Le tutorat comme remède à la solitude du repreneur devenu patron

8 juillet 2008

Isabelle Marie

La CCI de Grenoble a récemment reçu un trophée décerné par le jury des Initiatives de l’Économie pour son opération de tutorat pour les repreneurs. Il est vrai que juste après avoir signé, le repreneur devenu patron risque fort de se retrouver très seul. Les promoteurs de ce projet sont partis du constat qu’avant de devenir chef d’entreprise, le repreneur potentiel peut bénéficier de l’assistance de nombreux réseaux d’accompagnement et de différentes aides, après…plus rien ou presque. Pourtant, c’est à ce moment qu’il doit gérer au quotidien une multitude de problèmes et asseoir sa légitimité de patron, ce qui est loin d’être simple. Il serait bon que cette initiative grenobloise soit généralisée à l’ensemble des CCI. A un moment de sa vie où l’entreprise est fragilisée, tout soutien à son dirigeant est souhaitable.
Les dispositions que viennent d’adopter les parlementaires, dans le cadre de la LME, sur ce thème vont également dans le bon sens. Rappelons que la convention de tutorat, entrée en vigueur en mars 2007, permet au cédant d’assister le repreneur et d’être rémunéré pour cette action. Réservée jusqu’alors aux seuls cédants partant en retraite, cette disposition devrait, après l’adoption définitive de la LME, pouvoir bénéficier à l’ensemble des cédants et donc, par voie de conséquence, à tous les repreneurs. Les parlementaires ont même prévu un statut fiscal favorable pour ces accompagnants. Espérons que ce cadre légal encouragera davantage de repreneurs à solliciter le tutorat de leur cédant. 
La plupart de ceux qui se sont engagés dans ce processus n’ont eu qu’à s’en féliciter. Les vertus du tutorat sont nombreuses, en particulier pour faciliter les relations entre le nouveau patron et les salariés d’une part, et les clients d’autre part. Toutefois, ce binôme à la tête de l’entreprise ne doit pas perdurer trop longtemps. Il est généralement conseillé au repreneur de couper le cordon au bout de six mois.