Certes, la crise va générer de nombreuses opportunités d’achat pour les repreneurs. Certes, la crise devrait calmer les prétentions des cédants qui ont jusqu’alors eu une fâcheuse tendance à nettement surévaluer leur entreprise. Certes, la crise va rééquilibrer les rapports de force entre acheteurs et vendeurs. Toutefois, les repreneurs potentiels ne doivent certainement s’imaginer que janvier 2009 marque le début d’une grande braderie des PME. Loin de là.
D’une part, les cédants, sauf exception, après avoir souvent créé puis fait fructifier leur PME durant des années n’ont généralement pas le couteau sous la gorge et peuvent attendre quelques mois qu’un repreneur avec une offre sérieuse se présente. D’autre part, ces mêmes cédants ont pour eux de pouvoir présenter des bilans 2007 et 2008 qui sont généralement bons. Enfin, ils ne vont pas baisser de façon sensible le prix de leur entreprise avant de voir comment va réagir le marché de la transmission, et ses différents intervenants, à cette conjoncture difficile. Il est sans doute encore un peu tôt.
Notons également que la concurrence entre repreneurs devrait demeurer assez vive avec l’arrivée dans la compétition de nombreux cadres supérieurs victimes des plans sociaux dans les grands groupes.
Il reste toutefois évident que la situation va évoluer par rapport à l’an dernier, au profit du repreneur, sur un point essentiel. Ce dernier va pouvoir entamer des négociations, bien qu’âpres, sur un pied d’égalité avec le vendeur. L’acheteur potentiel pourrait avancer des arguments qui devront être entendus par le cédant. La partie sera sans doute plus serrée qu’auparavant. Mais le repreneur ne devra pas oublier qu’il ne sera certainement pas le seul en lice et que, dès lors, il ne pourra que proposer un prix raisonnable pour espérer emporter le match.