Le repreneur doit dépasser la barrière psychologique générée par la crise

5 mai 2009

Isabelle Marie

Le constat est clair, depuis quelques mois le calme plat règne sur le marché de la transmission-reprise des PME. Certes, certaines opérations se concluent, mais, aux dires de tous les professionnels, les volumes sont sans comparaison possible avec ceux de l’an passé.
Pour les repreneurs personnes physiques, il semble bien, qu’aujourd’hui les freins soient essentiellement de nature psychologique. Ils ne s’engagent pas dans leur projet de reprise par peur de l’avenir. Pourtant, les rares qui se lancent de nos jours dans l’aventure de la reprise d’entreprise sont loin d’être des têtes brûlées. Ils peuvent même tirer profit d’une situation il est vrai particulière.
Quels sont les faits ? De nombreux secteurs ne sont pas impactés directement par la crise économique. Ceux qui sont véritablement sinistrés sont même l’exception. Si des entreprises vont enregistrer une baisse de leur chiffre d’affaires et de leur résultat sur l’exercice 2009, elles ne seront pas pour autant en péril. D’autant que les trois ou quatre années précédentes ont globalement été bonnes, voire très bonnes. Au final, le repreneur potentiel pourra trouver de très nombreuses cibles saines.
Autre élément favorable, en ce printemps 2009, les repreneurs de PME ne devraient pas rencontrer de difficultés majeures sur le plan du financement de leur acquisition. Après s’être il est vrai figées à l’automne dernier, les banques accordent à nouveau des crédits. Elles se montrent certes plus exigeantes que dans les années fastes, mais il est indéniable qu’elles sont à l’écoute des repreneurs. Par ailleurs, les fonds d’investissement se sont recentrés sur le small caps et ils ont de l’argent. Les repreneurs personnes physiques ne doivent pas hésiter à les solliciter.
Enfin, la concurrence est nettement moins vive qu’il y a quelques mois. D’une part, la crise a généré un écrémage des repreneurs ; d’autre part, la concurrence des entreprises en phase de croissance externe s’est quasiment tarie. En conséquence, le rapport de force s’est rééquilibré entre le repreneur et le cédant qui est, lui-même, moins sollicité. Dernier point, les réseaux d’accompagnement et les structures publiques, dont le Médiateur du crédit, font, en cette période, leur maximum pour faciliter la tâche du repreneur.
En résumé : beaucoup de cibles saines, de réelles possibilités de financement, une concurrence moindre et un accompagnement de qualité. Pourquoi ne pas se lancer dans la reprise ? Le flou sur le proche avenir, répondent certains. Même s’il demeure un manque de visibilité sur 2010, la plupart des experts s’accordent à dire que l’an prochain le plus dur sera derrière nous. Toutefois, le repreneur ne doit pas s’attendre à une baisse significative de la valorisation des cibles et doit privilégier le secteur d’activité qu’il connaît.