L’Association des analystes conseils en investissements financiers (AACIF) et le cabinet-conseil Day One viennent de réaliser une étude sur l’impact de la crise sur le marché des fusions-acquisitions des PME en France. Cette enquête a été menée auprès des 98 membres de l’AACIF. Il est à souligner que 95 % de leurs opérations portent sur des transactions de 1 à 50 millions d’euros, avec des problématiques, même s’il s’agit de fusions-acquisition, souvent très proches de celles que connaissent les repreneurs de PME personnes physiques.
L’un des enseignements majeurs de cette étude est que l’on peut constater sur le marché des transactions des PME de 1 à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires une baisse des prix d’acquisition de 20 à 25 % en une année. Cet élément est à rapprocher d’un autre enseignement clé de l’enquête, à savoir que la crise a eu un effet vertueux sur les critères de valorisation des PME. « On constate un fort recul des méthodes de valorisation basées sur des effets de leviers excessifs. Ces méthodes étaient arrivées jusqu’au segment des PME, entretenant un phénomène d’inflation. On constate un retour vers des méthodes de valorisation plus adaptées (discounted cash flow et multicritères), mettant l’accent sur les capacités de développement des entreprises », soulignent les auteurs de l’étude.
Les repreneurs personnes physiques seront intéressés par un autre des constats de ce travail : un quart des opérations de rapprochement de PME est aujourd’hui annulé. La principale explication avancée est le manque de visibilité qui concerne à la fois les cibles potentielles et les acquéreurs potentiels. Par ailleurs, le délai de réalisation de ces opérations s’accroît très sensiblement. Il est passé de 6 mois et demi au premier trimestre 2008 à 9 mois et demi sur les trois premiers mois de cette année.
Sans surprise, les conseils en fusion-acquisition constatent que la facilité d’accès au financement par les banques s’est considérablement durcie. Il est ainsi passé de 7,3 sur 10 en 2008 à 4 sur 10 en 2009.
Enfin, selon 70 % des conseils interrogés, la principale attente des dirigeants de PME est le besoin de renforcement de leur structure financière et en particulier de leurs fonds propres. « Nous constatons une réelle prise de conscience des PME en ce sens. Plusieurs mesures essentielles du gouvernement sont très positives et favorisent cette tendance, notamment l’investissement drainé par la loi TEPA », assure Jean-René Griton, président de l’AACIF.