Le nombre de reprises n’a jamais été aussi bas en Champagne-Ardenne

20 février 2008

Isabelle Marie

Si l’Insee ne publie plus de données précises sur la reprise au plan national, certaines de ses directions régionales pallient ce manque. C’est notamment le cas de l’Insee Champagne-Ardenne qui a récemment publié une étude contenant des données pour le moins intéressantes sur les enjeux de la reprise d’entreprise. Cette enquête révèle notamment qu’en 2006 dans cette région, le nombre de reprises n’a jamais été aussi bas avec 700 opérations. Alors que 10 ans plus tôt, 900 entreprises avaient été reprises. Cette baisse du nombre des reprises, alors que pour des raisons démographiques le nombre d’entreprises à céder progresse, n’est pas analysée dans l’étude.
Cette dernière apporte des chiffres que l’on ne trouve que rarement sur la typologie des reprises. « 15 % des reprises correspondent à des donations ou héritages de l’entourage familial et 7 % à des rachats à un ancien employeur. Dans 71 % des cas, il n’existe pas de liens de parenté entre l’acheteur et le vendeur et 7 % concernent des prises en location-gérance », précise l’enquête.
« Les transmissions se concentrent pour 70 % dans les activités de services à la personne et les commerces. En particulier, chaque année en moyenne sur la période de 2004 à 2006, 31 % des reprises ont eu lieu dans les hôtels et les restaurants », soulignent les auteurs de ce travail. Dans des secteurs majeurs comme l’industrie, les transports, le bâtiment ou encore les services, à peine 1 % du parc des entreprises se renouvelle par reprise chaque année.
Ils notent par ailleurs que la population des repreneurs, du moins en Champagne-Ardenne, est nettement plus féminisée que celle des créateurs (44 % contre 23 %). Ceci s’explique par le fait que de nombreuses femmes reprennent l’affaire en cas de maladie, décès ou départ en retraite du conjoint.