En invité modèle, François Fillon a poliment répondu à toutes les demandes de son hôte Jean-François Roubaud, qui recevait chez lui à Planète PME. Certes, le Premier ministre n’a éludé aucun des sujets au menu. Pour autant, il a avancé ses pions avec souvent une grande prudence, d’aucuns diront avec une trop grande prudence.
Quand Jean-François Roubaud réclame à corps et à cri la suppression de l’impôt forfaitaire annuel ; François Fillon lui répond « étude » et « réforme » mais ne parle pas de suppression de cet impôt. Quand le premier demande une révision des seuils sociaux ; le second propose une formule consistant à en geler les conséquences financières «sous une forme expérimentale». Quid de cette réforme si « l’expérience » ne satisfait pas l’exécutif ? Quand le patron de la CGPME revendique la généralisation de la procédure du rescrit ; le chef du gouvernement lui explique qu’il attend des propositions sur le sujet de la part de ses ministres…dans les prochains mois.
Au moins, ne peut-on accuser François Fillon d’avoir user de démagogie pour la bonne et simple raison qu’il n’a pas annoncé de grandes mesures concrètes. Il s’est toutefois montré assez fin pour satisfaire son auditoire de patrons sans pour autant mécontenter son ministre du budget. A Planète PME, le Premier ministre a fait le minimum syndical. S’il ne peut légitimement se montrer déçu, Jean-François Roubaud est-il sincèrement satisfait des propositions du gouvernement ? On peut en douter.