La sortie de la 27ème édition du baromètre sur le financement et l’accès au crédit des PME est l’occasion pour les deux concepteurs de ces études, KPMG et la CGPME, de prendre un peu de recul en revenant sur 7 ans de perception des dirigeants de leur besoin et de l’accès aux financements bancaires.
En moyenne, et depuis 2009, 65 % des dirigeants expriment au moins un besoin de financement avec un record, à 74 %, en mars 2015. Lors de cette 27 ème vague du baromètre (réalisée en janvier 2016), quelque 61 % des dirigeants déclarent avoir au moins un souhait de financement, soit un recul de 10 points par rapport au précédent baromètre réalisé il y a 4 mois. Il est vrai que les problèmes de trésoreries ou de financements concernent environ 30 %. Seuls 13 % des dirigeants assurent ne rencontrer aucune difficulté spécifique.
Les patrons de PME limitent leurs demandes
Globalement sur l’ensemble de la période, les dirigeants de PME souhaitant un crédit d’exploitation sont un peu moins nombreux que ceux demandant un prêt destiné à financer un investissement. Toutefois, depuis septembre 2015, le nombre d’entreprises sollicitant leur banque pour un crédit d’investissement dépasse sensiblement celui des PME exprimant des besoins de crédits de trésorerie ou d’escompte. Lors du Baromètre établi en janvier 2016, 32 % des chefs d’entreprise interrogés ont déclaré vouloir recourir à un crédit d’exploitation, soit un recul de 4 points par rapport à septembre 2015, et 37 % des dirigeants de PME à un crédit d’investissement ( – 11 points). Parmi les PME ayant l’intention de réaliser des investissements, 67 % le font pour remplacer ou entretenir leurs équipements et seulement 23 % pour réaliser des investissements. Ajoutons que 28 % des patrons de PME, en janvier 2016, disent s’être limité dans leurs demandes. Cette forme d’autocensure atteignait 48 % en 2010.
Les banques demandent un cofinancement
Aujourd’hui, pas moins de 70 % des dirigeants de PME disent faire l’objet d’au moins une mesure de durcissement d’accès au crédit de la part de leur banque. L’action des banquiers la plus citée est l’application d’un taux jugé trop élevé et l’octroi d’un montant plus faible que celui demandé. Cette dernière mesure concerne 41 % des dirigeants interrogés. Les demandes de garanties supplémentaires figurent également parmi les mesures de restriction les plus employées par les banques (38 %). Enfin, toujours sur ce même thème, environ un tiers des patrons de PME assure que leur banque exige un cofinancement. Il de ces conditions d’octroi de crédits une certaine défiance d’une partie des entrepreneurs envers leur établissement bancaire. Ainsi, en janvier 2016, pas moins de 38 % de ces derniers envisagent d’étudier des offres bancaires concurrentes.
« Sept ans plus tard, les réponses au financement court terme des PME n’ont pas été apportées. Le vrai sujet demeure celui de l’octroi de facilités de trésorerie pour couvrir les besoins de financement sur une très courte période (moins de 3 mois). Les réponses existantes telles que l’affacturage demeurent imparfaites et de nouvelles perspectives telle que le financement participatif restent à construire réellement », assure François Asselin, président de la CGPME. Ce dernier souligne que le paradoxe en ce début d’année 2016 est que les principaux indicateurs macroéconomiques soient au beau fixe sans que l’activité soit réellement repartie.