Depuis des années, l’ensemble des professionnels de la transmission constate le manque d’anticipation, et donc de préparation, des dirigeants quant à la cession de leur entreprise. Aux dires des notaires, des conseillers des CCI, des experts-comptables, et autres professionnels, les mentalités n’évoluent guère, voire pas du tout. Pourtant, différentes campagnes d’information auprès des cédants ont été menées ces dernières années par le gouvernement et par les CCI, mais rien n’y fait.
Quel est le schéma courant ? Une fois sa décision définitivement prise, le dirigeant lance le processus de vente de son entreprise, sans une véritable préparation préalable. Certes, la cession se fera, mais pas forcément dans les meilleures conditions et le dirigeant ne tirera pas le meilleur prix de son entreprise. Pour une raison simple : cette dernière n’a pas été suffisamment optimisée en vue de la cession, bref, la mariée aurait pu être plus belle…
La recette pour réussir au mieux sa transmission est connue et a le mérite de la simplicité. Il faut anticiper la vente ! Sur combien d’années ? Les plus prudents et prévoyants disent 5 ans. C’est le délai notamment recommandé par les notaires. D’autres professionnels de la transmission d’entreprise estiment que 3 ans reste un délai raisonnable.
Il ne s’agit pas d’un simple « home staging » à l’instar de ce que pourra faire un propriétaire pour vendre son bien immobilier. Les opérations à mener peuvent être assez lourdes et prendre du temps et de l’énergie. Pour vendre à bon prix, pour séduire non pas un ou deux, mais de nombreux repreneurs, la cible doit être la plus saine possible, en ordre de marche et présenter un vrai potentiel de développement pour l’acquéreur.
Donc de 3 à 5 ans avant la date prévue pour la cession, le dirigeant va mener plusieurs actions : réinvestissements productifs, recensement et arbitrage de l’ensemble des litiges, renégociation d’emprunts, réflexion sur l’immobilier (possibilité de l’isoler au sein d’une structure ad hoc), remise aux normes, optimisation du BFR, réorganisation managériale… Le futur cédant devra également procéder à un bilan patrimonial et mener les actions nécessaires en la matière. Plusieurs années ne sont pas de trop pour mener avec sérénité et efficacité l’ensemble de ces tâches.
Le dirigeant ne doit pas hésiter à faire mener différents audits afin d’évaluer le plus finement possible les forces et les faiblesses de son entreprise et ainsi de pouvoir au mieux orienter les actions et les investissements. L’entreprise sera alors non seulement cessible, mais surtout séduisante pour les acquéreurs potentiels. In fine, le cédant pourra tirer un bon prix de son entreprise et le repreneur sera en mesure de la développer et de pouvoir rembourser sans difficulté sa dette d’acquisition. Le win win deal…