Quelques jours avant le premier tout de l’élection présidentielle, François Hollande s’en est pris vivement au système des LBO (leveraged by out), une technique qui consiste à racheter une entreprise grâce à de l’endettement bancaire avec effet de levier. Une holding est spécifiquement constituée pour racheter la cible. Les remontées de cash flow de cette dernière vers la holding permettront de rembourser la dette d’acquisition, avec, généralement, un mécanisme d’optimisation fiscale.
François Hollande a donc souhaité interdire ce type d’opération, arguant que dans certain cas des repreneurs dépècent les sociétés rachetées et font peu de cas de l’emploi. Dans les fait, ce type de situation peut se produire mais c’est très loin d’être la majorité des cas. Loin s’en faut. Au contraire, aujourd’hui les LBO permettent une certaine fluidité dans le marché de la transmission d’entreprise. Sans cette technique de rachat, il est certain que nombre d’opération ne pourraient se faire ce qui aboutirait à la disparition d’entreprises et, bien entendu, d’emplois.
Mais cette sortie de François Hollande sur les LBO n’était-elle pas davantage une posture électorale que les véritables bases d’une refonte du droit en la matière ? Si l’on en croit Nicole Bricq, interrogé par le JDD.fr, cette réforme est loin d’être inscrite à l’ordre du jour du Parlement. La rapporteur de la commission des Finances du Sénat, qui est pressentie comme ministre du Budget, explique : « Franchement, je ne suis pas sûr que cette mesure verra le jour : il y a de mauvais fonds mais il y en a aussi de bons. Sachant que depuis le début de la crise, il y a beaucoup moins d’achats en LBO…La France a tout intérêt à avoir des accompagnateurs d’entreprises, qui ne se contentent pas d’acheter et de vendre à court terme. Dans cette optique, on pourrait mettre en place une durée minimum avant de revendre une entreprise ».