Lors de chaque édition de Planète PME, le congrès de la CGPME, une conférence est consacrée à la transmission. Cette année, le thème retenu pour celle-ci, qui aura lieu le 15 juin et sera animé par la rédaction du magazine Repreneur, recouvre une problématique trop souvent négligée par les cédants, à savoir « comment préparer son entreprise pour la rendre cessible et attractive ? ».
De nombreuses actions sont à mener tant sur les plans juridiques et fiscaux que comptable et patrimonial. Et ce, bien en amont de la cession effective. Le « bien en amont » se chiffre non pas en mois, mais en années. Tous les professionnels intéressés par la transmission d’entreprise, qu’ils soient notaires, avocats ou encore experts-comptables, conviennent que la grande majorité des cédants n’anticipe pas assez, voire pas du tout, cet acte pourtant d’une importance capitale qui est la cession de leur outil de travail. Un sondage réalisé par CCI Entreprendre en France et l’Ordre des experts-comptables corrobore d’ailleurs ce sentiment : plus de la moitié des cédants interrogés estiment qu’il leur suffira de moins d’une année pour préparer leur entreprise à la vente. Ils ne sont que 16 % à considérer qu’ils auront besoin de deux ans. Alors que les experts s’accordent à dire qu’il faut au minimum trois ans pour préparer correctement la transmission de son entreprise.
Autre indice de ce manque d’anticipation, le peu d’engouement pour l’opération des prédiagnostics de performance lancée par le gouvernement l’an dernier à l’endroit des cédants. Certes, depuis quelques semaines le rythme semble s’accélérer, mais à ce jour le bilan global de l’opération reste modeste eu égard aux objectifs.
Les incidences de cette non-préparation sont loin d’être neutres. La cible peut même ne pas trouver de repreneur, par exemple, si l’outil de production est obsolète et n’a pas été modernisé, ou encore, autre exemple, si l’immobilier n’a pas été placé dans une structure séparée, etc. Si le cédant parvient toutefois à intéresser un ou plusieurs acquéreurs, il est probable que l’entreprise, qui n’est pas préparée de façon adéquate, soit cédée pour un prix qui ne traduit pas tout son potentiel.
Le cédant ne tirera que des bénéfices d’une anticipation de sa décision de céder, s’il mène, bien entendu, les actions idoines. Son notaire ou son expert comptable lui seront certainement d’un précieux concours.