Le repreneur potentiel de PME, alors qu’il est au tout début du processus de reprise, se retrouve bien souvent confronté à un paradoxe. Il est diplômé, voire très diplômé ; il possède 15 ou 20 d’expérience professionnelle ; il a occupé des fonctions à haute responsabilité et on lui conseille de retourner sur les bancs de l’école. Ou plus précisément de suivre l’une des nombreuses formations destinées aux repreneurs. Il lui faut alors, certes, faire preuve d’une certaine humilité. Mais s’il se décide à retourner « à l’école », il n’en retirera que des bénéfices et possédera à n’en pas douter un avantage certain sur d’autres repreneurs potentiels.
Comme nous l’explique Anne Treister, responsable transmission à la CCIP, dans une interview à paraître sur ce même site, une formation permet souvent au repreneur « d’atterrir » et d’appréhender pour la première fois la réalité du marché de la transmission. Une réalité malheureusement bien différente de l’image que les médias en donnent généralement entre clichés et analyses superficielles. Non, il n’y a pas des dizaines de milliers de cédants papy-boomer qui se battent pour trouver un repreneur. Non, le porteur de projet ne sera pas attendu comme le Messie…
Au-delà de l’apport de certaines techniques comptable, fiscale ou juridique, une bonne formation permettra au repreneur d’avoir une vue d’ensemble sur la totalité du processus, long et complexe, de la reprise. Il découvrira différents facteurs clés de réussite, par exemple comment gérer sa relation avec le cédant, et surtout il saura les erreurs à ne pas commettre.
Une formation bien menée permettra aussi, et surtout, au repreneur de se connaître lui-même. Il pourra alors se poser les bonnes questions sur sa motivation, sur les risques qu’il est prêt à prendre, sur les difficultés qu’il est capable d’affronter, sur les revenus qu’il souhaite, etc.
Le futur dirigeant apprendra aussi ce qu’est, concrètement, une PME et ce qu’implique le métier de chef d’entreprise. Ce qui n’a pas grand-chose à voir avec le management d’une business unit d’un grand groupe.
Une formation, même sur quelques jours, semble bien un préalable indispensable à la reprise, en particulier d’une PME. Le repreneur sera alors mieux armé pour mener un combat certes exaltant, mais souvent difficile.