La problématique de la transmission commence à se faire ressentir avec acuité dans la filière bois. Les organisateurs du salon Expobois viennent de réaliser, en décembre 2007, une étude sur ce thème en interrogeant 412 professionnels de l’industrie du bois. Près d’un quart des dirigeants d’entreprise de cette filière bois ayant participé à l’enquête assure être concerné par la transmission ou la cession de leur société au cours des trois prochaines années. Cette préoccupation apparaît particulièrement sensible pour les professionnels du bâtiment et pour ceux de l’ameublement.
> Assurer la pérennité de l’entreprise
Si la première cause de cession de leur activité est, sans surprise, le départ en retraite du dirigeant, cette raison n’est évoquée que par 47 % des chefs d’entreprise interrogés. Rappelons que tous secteurs économiques confondus, ce chiffre dépasse les 70 %. La deuxième raison de cession invoquée par les professionnels du bois est la nécessité d’assurer la pérennité de leur entreprise (32 %). Ce qui implique que nombre de dirigeants envisagent de céder avant leur départ en retraite à un moment où leur entreprise se trouve au mieux de sa forme. Ce dernier chiffre dénote une vision de l’avenir et une maturité économique peu fréquente dans d’autres secteurs. Les chefs d’entreprises de la filière bois évoquent également, comme raison de cession, le besoin de faire face à la concurrence (9 %) et la nécessité du développement de l’activité et de l’offre (10 %).
" De l’avis général des acteurs de la filière, la manière la plus courante de transmettre leur entreprise est de la céder à un membre de leur propre famille (31 %). La cession à un confrère suit de près, avec 29 % des opinions. L’acquisition par les salariés ou par un groupe recueille respectivement 20 % et 14 % des avis ", notent les auteurs de l’enquête.
> Des candidats pas assez solides
Comme d’autres, la filière bois semble bien marquée par la pénurie de repreneurs potentiels. Pas moins de 29 % des dirigeants ayant le projet de transmettre leur entreprise déplorent la faiblesse des capacités financières des candidats à la reprise. Ils sont 24 % à se dire confrontés à un manque de repreneurs. 15 % regrettent l’absence d’un salarié au sein de leur entreprise ayant le potentiel pour reprendre l’activité.
Les difficultés pour transmettre sont également à rechercher du côté du cédant. En effet, 27 % des chefs d’entreprise de cette filière bois estiment que la dépendance de la société au dirigeant constitue un obstacle à sa transmission. Ils sont également 27 % à estimer que ces difficultés résultent d’un manque de temps pour régler les questions pratiques, juridiques et administratives. 27 % soulignent la complexité et la longueur des démarches administratives et juridiques. Enfin, 21 % pointent la faible diffusion des offres de cession.
> Avis d’expert : Jean-Vincent Boussiquet, président du Comité national pour le développement du bois.
« S’il y a de plus en plus de cédants, les repreneurs sont aussi plus nombreux compte tenu de la forte activité actuelle des métiers du bois. Nombre de cédants potentiels estiment que leur entreprise n’a pas de valeur, souvent leur maison est à côté. Ils hésitent à vendre ».