Jean-Marc Eyssautier

9 septembre 2009

Isabelle Marie

""Quelle est la réaction des cédants et des repreneurs depuis le début de l’année en PACA ?
Depuis le début de l’année, l’activité s’est gelée. Parmi les cédants qui souhaitent vendre pour poursuivre une autre activité, et il y en a de plus en plus, beaucoup se disent « je connais la valeur de mon entreprise, mais je ne sais pas ce que je vais trouver ailleurs ». Donc, ils attendent. Une majorité de repreneurs potentiels ne sont pas incités à agir alors qu’ils constatent que plus rien ne se passe en terme d’achat et de vente. De plus, les conseils, comme les experts comptables, ne vont pas pousser les gens malgré eux dans la reprise d’entreprise alors que les tableaux de bord des entreprises vacillent. Il est vrai que les blocages sont pour une large part d’ordre psychologique. Tout le monde demeure sur ses positions.

Quelle est votre analyse de l’évolution des prix de cession ?
À l’inverse d’un secteur comme l’immobilier, nous n’assistons pas à une véritable baisse des prix de cession. Nous trouvons certes une catégorie de cédant qui pour diverses raisons souhaite vendre rapidement. Dans ce cas de figure, du fait de la conjoncture, le prix peut être attractif pour le repreneur. Mais beaucoup de cédants, ayant sans doute une vision à plus long terme, maintiennent les prix de vente. Et si le prix négocié ne leur convient pas, la transaction ne se fait pas. C’est souvent le cas dans les opérations de cession de PME d’une certaine importance.
Les bilans 2009 ne vont pas forcément influer de façon déterminante sur le niveau des valorisations. En effet, beaucoup d’entreprises disent qu’elles vont mal du fait de la crise, mais simplement, car leur progression est moindre que celle de l’année précédente. Les entreprises bien structurées maintiennent leur activité. Certaines PME vont afficher des résultats en hausse sur 2009, mais celles-ci préfèrent alors communiquer de façon très discrète.

Sur quel point attirez-vous l’attention de vos clients repreneurs ?
Le conseil principal que nous donnons à nos clients est qu’aujourd’hui, il ne faut pas se lancer dans des secteurs que l’on ne maîtrise pas. Car une bonne connaissance d’un métier s’acquiert sur de nombreuses années. Surtout, il ne faut pas que le repreneur se presse. Il vaut nettement mieux laisser passer une affaire et perdre six mois que d’acquérir une mauvaise cible. L’acheteur doit se montrer encore plus prudent qu’auparavant. En période de croissance économique, certaines erreurs, comme le fait de payer trop cher la cible, pouvaient se rattraper par la progression probable des résultats de l’entreprise rachetée. Aujourd’hui, une erreur de ce type peut ne pas pardonner.