Jean-Marc Durand

18 décembre 2007

Isabelle Marie

""Quel bilan faites-vous du contrat de développement transmission ?
La transmission des entreprises entre 10 et 100 salariés n’est pas simple pour au moins trois raisons : il est difficile de trouver une référence pour l’évaluation, la dépendance au dirigeant est souvent très grande et les critères financiers de l’entreprise ne permettent pas de déterminer facilement le montant du crédit possible pour son acquisition. Dans ce contexte, depuis 2002, nous avons expérimenté, avec les régions, le contrat de développement transmission. Aujourd’hui, environ 200 contrats sont conclus par an. Il s’agit d’un prêt " patient " et sans garantie qui vient compléter l’offre bancaire. Ce produit mezzanine est un produit complémentaire d’accompagnement du chef d’entreprise et du banquier. Il se rembourse sur une durée de 5 à 7 ans. Aujourd’hui, le plafond est de 240 000 euros. Il ne s’agit pas encore d’un produit national car les régions y sont venus très progressivement.
Quelles évolutions sont à prévoir pour ce produit ?
En effet, des évolutions pourraient intervenir. Nous souhaitons réfléchir à un premier étage du dispositif, sur le plan national, au-delà de 240 000 euros de plafond et un deuxième étage, avec le concours de la région, qui permettrait d’aller encore plus loin. Le prêt a pour objectif de faciliter l’octroi du prêt bancaire mais surtout pas de le remplacer. La sélection des dossiers se fera par notre réseau en étroite concertation avec les banques. Notre outil de garantie nous permet d’avoir une bonne connaissance des dossiers et de déceler les insuffisances en terme de répartition de la charge de remboursement, pour les opérations un peu tendues, nous pouvons proposer ce contrat développement transmission. Il s’agit véritablement d’un outil pour faciliter la cession des entreprises qui ont du mal à se transmettre.
Après la fusion avec l’A2i, Oséo va tout miser sur les entreprises de taille moyenne et innovantes ?
La priorité mise sur l’entreprise moyenne et innovante est de nature additionnelle et non substitutive. Il est clair que nous entendons continuer à jouer complètement notre rôle, avec le même soin, sur notre cœur de cible historique qui est la TPE/PME. Nous avons aussi une mission nouvelle qui est de tout faire pour satisfaire une priorité dont la France a besoin au niveau des moyennes et grandes PME. Nous avons reçu les moyens financiers complémentaires pour le faire et l’équipe de l’A2I est aguerrie sur les entreprises plus importantes. Nous allons donc continuer nos missions d’aujourd’hui et nous mettre en situation de réussir notre nouveau challenge : traiter en priorité l’entreprise moyenne. L’unification de nos réseaux et les synergies entre équipes et produits constituent nos principaux atouts pour réussir.