Le fait d’être du même secteur est-il un facteur clé de réussite pour le repreneur ?
La reprise est avant tout une affaire humaine. La capacité du repreneur à s’adapter aux hommes, à l’entreprise et au secteur est l’une des clés majeures du succès ou de l’échec. Un chef d’entreprise ne percevra pas avec la même acuité certains clignotants du fait qu’il soit du secteur ou non. Quel que soit le risque, il est beaucoup plus facile à gérer si le repreneur est du secteur. Si l’entreprise commence à se trouver en difficulté, il ne faut surtout pas hésiter à s’entourer de conseils. Sinon, on trouve à ce niveau une cause d’échec
Un mauvais diagnostic est-il une cause fréquente d’échec ?
Il apparaît vraiment très important de bien prendre son temps pour analyser et diagnostiquer la cible. Lorsque le repreneur n’est pas issu du secteur, il est préférable qu’il s’adresse à un professionnel de la branche en question pour l’aider à réaliser un bon diagnostic. Beaucoup des repreneurs qui ont échoué ne sont pas posés les bonnes questions. Est-ce que l’activité est bien positionnée ? Un audit industriel permettra de vérifier si les machines sont fiables et suffisamment productives. Il faut investir dans les différents audits ; ils s’avèrent indispensables. J’estime que 50 % des cas d’échec à 1 ou 2 ans après la reprise sont consécutifs à un manque d’anticipation d’un risque lors de la phase de diagnostic.
Le financement des reprises devient-il de plus en plus difficile ?
Ces dernières années, nous constatons une tendance à la survalorisation des entreprises en bonne santé. Certains secteurs sont assez normés, mais pas tous. Les financements deviennent donc de plus en plus tendus. Chaque jour, j’ai connaissance d’entrepreneurs repreneurs qui ne peuvent plus rembourser leur dette bancaire. Cela résulte d’une mauvaise anticipation des conditions de remboursement. Je pense que sur cette année, nous allons voir de plus en plus de LBO défaillants.