La crise peut-elle être profitable aux repreneurs ?
Du fait de cette crise, le rapport de force entre repreneur et cédant n’est plus le même. Le repreneur se trouve en situation plus favorable pour négocier. Certains repreneurs, peut être plus opportunistes que d’autres, savent qu’ils peuvent profiter de cette situation difficile. A titre d’exemple, le cédant ne pourra pas affirmer que tous les voyants sont au vert pour sa société et qu’elle va connaître une forte croissance.
Je pense que pour le repreneur qui a des fonds disponibles et une véritable envie entrepreneuriale, il s’agit d’une bonne période pour reprendre. Mais, il devra se montrer d’autant plus attentif et exigeant quant à la cible. Il devra être plus sélectif et ne pas hésiter à bien négocier. Il faut avoir à l’esprit que de grandes aventures entrepreneuriales ont souvent débuté dans un contexte économique difficile.
Constatez-vous une baisse du nombre de transactions ?
Il est indéniable que, depuis le mois de septembre de l’an dernier, le marché de la transmission d’entreprise est beaucoup plus calme qu’auparavant. Beaucoup de repreneurs sont refroidis dans leurs ardeurs entrepreneuriales par l’appréciation souvent peu favorable qu’ont les banques de leur propre dossier. Nous observons que les repreneurs se trouvent beaucoup plus sur la réserve et apparaissent nettement plus attentistes que par le passé. Ils redoutent bien entendu une conjoncture difficile en 2009 qui viendra alors s’ajouter au phénomène de rupture managériale.
Que doivent faire les cédants ?
Les cédants doivent savoir que les négociations seront plus âpres. Ils doivent d’autant mieux préparer leur entreprise à la cession sur le plan juridique, du management, des comptes. Pour leur part, les repreneurs ont bien conscience de l’impact de la conjoncture sur les prix. Ils ne doivent pas se leurrer et revoir leur ambition de prix de cession à la baisse. On sent d’ailleurs un début de tendance à une certaine baisse des prix de cession .