> Etat des lieux
La plupart des opérations de cession visent à la concentration, et pas encore à la transmission pour cause de départ à la retraite. Il est vrai l’économie du web a véritablement démarré au début des années 90, avec des chefs d’entreprise souvent jeunes pour qui l’heure de la retraite est loin d’avoir sonnée. Les cessions concernent principalement des sites marchands (vente par correspondance générale ou spécialisée), des activités d’hébergement et de création de sites ainsi que de traitement de bases de données.
> Avis d’expert
Thierry Alvergnat, responsable communication d’ENE (Espace Numérique Entreprises) et animateur du Club ebiz de e-commerçants de Lyon
« Les mouvements sont aux deux tiers motivés pardes augmentations de capital, avec l’entrée de capitaux-risqueurs et des business angels pour se développer rapidement, assure-t-il. Dans un tiers des reprises, la motivation est la concentration et la recherche d’un effet de taille. Le cédant demeure souvent assez longtemps dans les structures de l’entreprise fusionnée afin de préserver le savoir-faire ».
> Le marché en chiffre
Aujourd’hui, le commerce en ligne représente 62% du chiffre d’affaires total de la vente à distance. Vente de billets d’avion, de textile, d’équipement de la maison, de cosmétiques, de produits de haute technologie, etc. : ce phénomène intéresse 23 millions de Français qui achètent au moins une fois par an sur le Web. Sur une année, dix mille sites marchands ont vu le jour s’ajoutant aux 30.000 existants. Quatorze ans de croissance n’ont pas encore conduit le commerce électronique à maturité. En 2007, il atteindra 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France (+ 2 milliards supplémentaires par rapport à 2006). Dans ce secteur, comme dans bien d’autres, règne la loi des 20/80 : 15% des sites captent 80% des achats, au premier rang desquels figurent Ebay, la SNCF et La Redoute.
> Témoignage
Loïc Damilaville, directeur adjoint de l’Afnic, association privée qui gère les noms de domaine en .fr
« Récemment, une entreprise qui se recentrait sur son cœur de métier, a procédé lors d’une cession à l’évaluation du nom de domaine d’une de ses activités de diversification. Après l’avoir acheté quelques dizaines euros il y a quelques années, elle l’a revendue 85 000 euros, estime-t-il. La valorisation est surtout fonction du trafic que le nom de domaine occasionne et de la notoriété de l’extension. Les ordres de rachat (acheter à un tiers un nom de domaine qu’il a déposé) vont de quelques centaines d’euros à plusieurs centaines de milliers d’euros. Des sites valant 1 million d’euros restent l’apanage de noms tels vodka.com qui est hyper générateurs de contacts ».