Holding, sésame de la reprise

31 mai 2006

Isabelle Marie

> Un outil indispensable
La création d’une holding est largement conseillée dans la plupart des reprises d’entreprises. Cela consiste à ne pas racheter directement la cible, mais à créer pour cela une structure juridique ad hoc, qui sera propriétaire de la société reprise et portera également la dette contractée pour son acquisition. Principal intérêt : le repreneur peut ainsi utiliser une partie des bénéfices générés par la cible pour rembourser sa dette senior. C’est ce qu’on appelle l’effet de levier, qui permet de racheter une cible à la valorisation deux à trois fois supérieure au montant de ses fonds propres.

> Avis d’expert
Hélène Trabuchet, chargée d’affaires à Limousin Participations

"" “Lors d’une reprise, une des techniques les plus simples consiste à créer une holding qui rachète les titres de la société-cible. La création d’une holding donne la possibilité de remonter des dividendes, contribuant ainsi à rembourser une partie de la dette senior, poursuit-elle. Il importe toutefois de bien s’assurer que la capacité bénéficiaire prévisionnelle de la cible et la charge de l’emprunt de la holding sont en cohérence.”

> Une série d’avantages déterminants
Reprendre par le biais d’une holding comporte une série d’avantages. Outre l’effet de levier, cela permet de défiscaliser les frais financiers liés à la dette senior, d’utiliser une partie de la trésorerie excédentaire pour rembourser l’emprunt contracté pour l’acquisition, et de créer un écran sécurisant entre soi et la cible. Par ailleurs, la création d’une holding permet de disposer d’une structure à deux étages, capitalistique d’une part, et opérationnelle d’autre part. Une structuration qui facilite les reprises multi partenariales et les reprises multiples.

> Témoignage
Laurent Frankel, président de Nature, distributeur de compléments alimentaires à base de plantes.

"" Les économies réalisées grâce à la déduction fiscale des frais financiers liés à la dette senior sont importantes. Elles s’élèvent, dans mon cas, à 20 000 € par an, pour une société qui réalisait 5 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2004, lors du rachat, et qui l’aura doublé en 2006. Dans le cas de rachat d’autres sociétés, le fait d’acquérir ces nouvelles cibles par le biais d’une holding permet à chacune de conserver son propre compte d’exploitation. Ainsi, on ne pénalise pas l’une des structures si l’autre affiche des ratios moins performants.”