> Pourquoi avoir rédigé un livre blanc intitulé : “Pour de vraies réponses au financement des jeunes et petites entreprises dynamiques en région” ?
L’objet de ce livre blanc est de proposer de nouvelles solutions pour maintenir et développer la capacité de financement des petites entreprises dont le besoin impératif de fonds propres ne trouve qu’une réponse très imparfaite sur le marché du capital-investissement.
> On constate un paradoxe : d’un côté, le capital-investissement connaît un grand succès et, de l’autre, des sociétés de capital-risque sont en difficulté.
D’un côté, les ORCI (Organismes régionaux en capital-investissement) comme on les appelle se situent dans une logique financière évidente et de l’autre, se trouvent de petites sociétés de capital-investissement régionales (SCR), dont le ticket moyen démarre à 100 jusqu’à 300 voire 400 000 €. Ces organismes ont beaucoup de difficultés et même une quasi impossibilité à générer une rentabilité suffisante, pour répondre aux critères du marché financier. C’est précisément ce paradoxe que nous essayons de mettre en évidence dans ce livre blanc.
> Précisément, quels sont les freins liés à votre activité ?
Les acteurs privés du marché se détournent petit à petit du segment des petites entreprises. Les SCR ne sont pas en mesure de promettre aux actionnaires une rentabilité supérieure aux 4 % minimum (OAT à 10 ans) nécessaires pour justifier d’un investissement sur 10 ans. Car ce segment est structurellement pénalisé par une faible liquidité des participations, “les sorties” (revente des actions) ne pouvant guère être envisagées avant 6 à 7 ans, le temps pour l’entreprise d’atteindre un niveau de maturité et de rentabilité suffisant. Pendant ce temps, il faut assumer cette “illiquidité” et lever de nouveaux capitaux pour continuer d’investir. Ensuite, il y a des coûts de gestion très pénalisants lorsqu’ils s’appliquent à de petits investissements unitaires, liés à l’expertise, au montage du “tour de table” et surtout à l’accompagnement dans la durée.