> Etat des lieux
La France compte 4 millions de plaisanciers et en l’espace de dix ans, a vu le nombre d’immatriculations augmenter d’un tiers, à raison de 12 000 immatriculations nouvelles par an. Même si 90 % des 470 ports sont saturés avec un manque de 70 000 places, le marché de la plaisance poursuit sa croissance : + 5 % pour la construction, + 7-8 % pour la distribution. Le secteur attend des repreneurs pour remplacer les 2 500 capitaines d’entreprise qui partiront en retraite d’ici 2010. Les entreprises concernées oeuvrent dans la réparation maintenance, la vente et la location de bateaux, l’équipement ou accastillage et quelques-unes dans la construction nautique. Un habitant de la planète sur deux vit sur la bande littorale, le nautisme français, dont la moitié de la production est exportée, n’en est, jurent les professionnels, qu’à ses balbutiements.
> Avis d’expert
Antoine Forest, conseiller Industrie et Transmission – CCI du Morbihan
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“Le métier convient à des passionnés d’activités nautiques. Le repreneur type est un cadre compétent, gestionnaire, qui possède des liquidités personnelles et qui sait s’entourer de la valeur ajoutée technique des salariés de l’entreprise reprise. C’est un secteur où les entreprises se valorisent au cas par cas ; chaque société se négociant en fonction de sa capacité de croissance, de résultat et de son patrimoine disponible au jour de la vente. En règle générale, pour permettre de réaliser un LBO (dette contractée pour la reprise), le partenaire financier du repreneur s’attachera à regarder la capacité d’autofinancement de la cible pour évaluer les possibilités de remboursement de l’emprunt levé pour payer le prix de cession.” |
> De belles opportunités pour les repreneurs
Moins de 50 entreprises de nautisme sont défaillantes chaque année, un chiffre extrêmement faible expliqué par la bonne santé du secteur : six Français sur dix rêvent d’acquérir leur bateau (source Xerfi), rêve abordable dès 15 000 € de budget pour un moins de 6 m, ce qui ajoute à l’engouement pour la mer. Les opportunités se rencontrent dans toutes les régions côtières, Corse, Méditerranée, Grand Ouest, Sud Atlantique, Nord-Est et Antilles. Les mises de fonds sont hétéroclites :
100 000 € pour une PME artisanale de réparation de voilures ou de réparation de moteurs, 100 000 à 150 000 € pour le fonds de commerce d’une concession. Les sociétés les plus recherchées se situent sur des chiffres d’affaires de 700 000 à 900 000 €, les plus solides réalisent 3 M€ de CA avec moins de dix salariés.
> Témoignage
Jérôme Caillaud, repreneur en août 2004 de La Baule Nautic
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A 33 ans, j’ai repris La Baule Nautic, 19 M€ de CA, spécialisée dans la distribution et la réparation de bateaux à voiles et à moteur jusqu’à 16 m. J’ai été séduit par le dynamisme du secteur. L’entreprise réalise 10 M€ de vente avec le neuf, 5 M€ avec l’occasion et 4 M€ en chantier naval et accastillage. Le négoce et la maintenance de bateaux de plaisance est à faible intensité capitalistique mais attention, ils nécessitent d’importants fonds de roulement pour faire face au caractère saisonnier du nautisme et aux avances de trésorerie nécessaires au stockage des bateaux. Il existe une forte synergie entre la commercialisation et la maintenance réparation. Que l’on soit en chantier ou en négoce, il est stratégique de mettre en place un SAV dans son entreprise ou via des partenariats, le SAV est très lucratif. |