François-Xavier Willot

12 octobre 2007

Isabelle Marie

""La région Nord-Pas de Calais et OSEO viennent de signer plusieurs accords pour accompagner et financer les entreprises régionales. Quelles sont les avancées qui concernent les repreneurs ?
Le fonds régional de garantie créé en 2005, vient d’être doté de 3 millions d’euros supplémentaires, soit 6 millions d’euros au total. Grâce à cela, le plafond du Prêt régional à la transmission d’entreprise (PRTE) passe de 240 000 à 480 000 euros. Ce prêt de sept ans, avec deux ans de différé, sans aucune garantie, concernait des reprises avec des besoins de financement de l’ordre d’un million d’euros. Désormais, nous pourrons accompagner des dossiers plus importants, nécessitant 2 millions d’euros.

Vous avez également présenté les résultats d’une enquête sur la transmission de PME dans la région. Quelles sont les principales conclusions de cette étude ?
En Nord-Pas de Calais, les secteurs de l’industrie et du commerce de gros sont plus représentés que sur le territoire national. A l’opposé, le secteur du tourisme est sous-représenté. La taille des cibles reprises est plus importante qu’ailleurs. Et les transmissions familiales ou les reprises par les salariés sont également plus fréquentes.
Concernant le profil des repreneurs, ils sont plus nombreux à disposer d’une formation supérieure. En revanche, ils ne connaissent pas toujours le secteur d’activité de la cible reprise.

L’étude a également mis en lumière des facteurs de risque. Quels sont-ils ?
Nous avons relevé plusieurs risques de rupture de la transmission. En premier lieu, figure le manque de préparation, par les cédants qui réagissent parfois trop tard. La surévaluation des cibles, du fait de la concurrence entre les repreneurs, handicape la transmission. Enfin, nous avons constaté que lorsque les apports personnels sont inférieurs à 30 % des besoins de financement, les défaillances sont plus courantes.
Parallèlement, les risques diminuent en cas de transmissions à un membre de la famille ou à un salarié. L’accompagnement par des conseils, la connaissance du secteur ou encore la reprise par deux associés sont également des facteurs favorisant la pérennité de l’entreprise.

Plus largement, quels sont les nouveaux dispositifs qui s’adressent à tous les dirigeants de PME ?
Un prêt participatif de développement à l’international a été créé pour permettre de financer un amorçage à l’export (participation à des foires ou salons, réalisation d’études de marché, fabrication de plaquettes, etc.). Ce prêt sur sept ans, avec un différé de deux ans, pouvant aller jusqu’à 75 000 euros, s’adresse aux entreprises primo-exportatrices ou à celles qui cherchent à attaquer un nouveau marché. Nous souhaitons signer une dizaine de prêts dés l’année prochaine.
Autre nouveauté, la création d’un Fonds régional d’aides pour l’innovation et la valorisation de la recherche, doté de 13,6 millions d’euros. La région souhaitait amplifier le soutien à l’innovation dans les secteurs des pôles de compétitivité (ferroviaire, industries du commerce, nutrition-santé, chimie, produits aquatiques, textiles techniques) et des pôles d’excellence définis dans le cadre du Schéma régional de développement économique (agroalimentaire, environnement, logistique, BTP, automobile, créativité numérique, tourisme, bois). Les aides peuvent prendre la forme d’avances remboursables ou de subventions, jusqu’à 75% du financement du projet.