Naissance d’une nouvelle formation à la reprise lancée par l’ESC Rouen, création par l’Ecole supérieure des mines de Saint-Etienne d’un Mastère spécialisé « Entrepreneur PMI » destiné aux porteurs d’un projet de création ou de reprise, ouverture de l’Ecole des Managers de Paris pour les candidats dans le cadre d’une reprise familiale… Les initiatives ayant pour objectif de participer au mieux être des repreneurs d’entreprises se multiplient et sont en soi une bonne nouvelle. Mais ensuite, dans l’abondance actuelle de l’offre proposée, il s’agit d’examiner de près ce qui est proposé, combien cela coûte et quelles sont les « promesses » de tous ces programmes.
Pour y voir clair il convient, me semble-t-il, de distinguer trois types de « propositions ». Il y a d’abord tout ce qui relève de l’accompagnement individuel, autrement dit ce qu’on appelle aujourd’hui le « coaching » ; il y a ensuite les formations de « sensibilisation », dont l’objectif exclusif devrait être, par une information appropriée, de détecter les « vrais » repreneurs des autres. Cela permettrait de montrer à tous ceux qui sont attirés par ce type de projet que les choses ne sont pas simples et qu’il existe des conditions pour réussir. Ce type de formation doit être court et peu coûteux ; beaucoup de CCI la dispensent et c’est tant mieux.
Et puis, il y a enfin des formations « lourdes » pour le petit nombre de ceux qui ont la volonté et les qualités morales, techniques et financières de faire ce pari risqué (qui va engager une partie importante de leur patrimoine) de reprendre une PME. Pour tous ces cadres, il est impératif (au plan éthique et économique) de faire appel à de vraies compétences et de vrais formateurs au sein de vraies institutions d’enseignement. C’est la clé essentielle de leur succès futur.
Alors, évidemment, cela coûte un peu d’argent, mais bien peu par rapport à l’enjeu financier global, et beaucoup moins que certaines prestations de certains « accompagnateurs » zélés.
En revanche, il est capital à l’avenir que ce type de formation (dont l’objectif ne peut être de délivrer un diplôme) fasse état de ses résultats. Et le seul bilan qui compte, c’est le taux de reprises effectives parmi les « étudiants ». Par exemple, à l’Institut de la transmission d’entreprise à l’ESSEC, les premières promotions sorties laissent apparaître un taux de succès de l’ordre de 70 %. Il serait intéressant un jour d’afficher et de comparer ce type de résultats.