Les candidats repreneurs devront désormais se passer des SDR (société de développement régional). La dernière SDR indépendante, en Bretagne, s’apprête à mettre un terme à ses activités. Après avoir cédé ses titres Batiroc et le fonds de commerce de l’activité de crédit, le conseil d’administration de la SDR, faute d’avoir trouvé un actionnariat de référence, s’est prononcé pour la cession de ses participations réparties en une trentaine d’entreprises bretonnes. Le portefeuille est estimé à 22,5 M€.
C’est bel et bien la fin d’une époque qui se joue. « Une époque sans gloire », confie Gilles Mougenot, auteur de « Tout savoir sur le capital-investissement – 3e édition »(*). Instituées par décret en 1955, dans le cadre d’une politique d’aménagement du territoire, les SDR avaient pour mission de favoriser une décentralisation financière, car à l’époque les banques étaient trop concentrées à Paris. « Au fil du temps, elles ont quelque peu oublié leur mission originelle pour développer des activités de crédits à moyen et long terme et de crédit bail immobilier », explique Gilles Mougenot.
« L’échec des SDR est dû essentiellement à la confusion entre leur rôle de banquier et d’actionnaire qui a entraîné, en particulier en période de crise, des conflits d’intérêts. Ce mélange des genres a abouti à des catastrophes financières », conclut le spécialiste.
(*)« Tout savoir sur le capital investissement : capital-risque/capital-développement/LBO – 3ème édition », Gilles Mougenot avec la participation de Xavier Jaspar et Louis de Lestanville, collection CITY&YORK, Gualino éditeur, 29 €.