Outre les particuliers en quête d’un premier prêt immobilier, les PME et leurs dirigeants subissent plus ou moins directement les contrecoups de la crise des subprimes. Principale onde de choc : le net durcissement des conditions du crédit aux professionnels. Si les banquiers ne sont pas prêts à fermer le robinet, car ils ont un besoin vital de cette clientèle d’entrepreneurs, leurs critères prudentiels deviennent chaque mois plus stricts. Financer sa reprise ou son développement est aujourd’hui techniquement difficile.
Dans ce contexte, quelques bonnes nouvelles viennent heureusement adoucir le climat anxiogène ambiant. Des mesures qui sont à même de mettre un peu de baume au cœur des chefs d’entreprises, mais aussi des porteurs de projets, repreneurs et créateurs. Sur le front européen, les ministres de l’Économie et des Finances viennent d’annoncer que le soutien financier de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) aux PME va être porté de 5 à 30 milliards d’euros d’ici 2011. L’effort est sensible. Grâce à ce financement, les banques privées devraient offrir des conditions de prêt plus avantageuses aux PME.
Par ailleurs, la BEI va commencer une activité de cofinancement, ce qui permettra aux entrepreneurs d’emprunter davantage. Cette même BEI va également mener des actions de concert avec Oséo, ciblées sur le financement des PME. Il faut certes ramener le montant des investissements consentis à l’ensemble des pays de l’Union européenne, mais l’effet de ces décisions devrait être sensible.
Autre signe encourageant, le Small Business Act (SBA) pour l’Europe devrait être adopté avant la fin de l’année, selon les dires d’Hervé Novelli. Quelques-unes des mesures contenues dans ce SBA seront, à n’en pas douter, appréciées par une bonne part des entrepreneurs. Citons, le nouveau statut de la société européenne privée qui facilitera les implantations de filiales dans d’autres états membres, la réduction des délais de paiement, l’accès facilité aux marchés publics pour les PME ou encore la mise en place d’un taux de TVA réduit pour certains services. Reste à espérer que l’application concrète de ces mesures se fasse dans un temps raisonnable.
Sur le front intérieur, le Premier ministre, après l’annonce de la suppression de l’IFA sur trois ans, a assuré qu’il allait engager dans les prochaines semaines une réforme de la taxe professionnelle. Il souhaite que cet impôt « ne pénalise plus l’investissement ». L’intention apparaît certes louable. Mais comme cette imposition rapporte beaucoup aux collectivités locales, les arbitrages risquent de s’avérer délicats. Cette réforme devrait être présentée en conseil des ministres avant la fin de l’année.
Il est indéniable que tant au niveau européen que national, les exécutifs ne demeurent pas inertes face à la crise financière venue d’outre-Atlantique et tentent d’en juguler les effets les plus néfastes. Reste à savoir si les mesures prises seront à la hauteur de l’enjeu.