Et la reprise d’entreprise, Monsieur Novelli ?

29 mars 2010

Isabelle Marie

La reprise d’entreprise mérite-t-elle moins de considération politique que la création ? Monsieur le Ministre, à vous d’en décider !

Cet éditorial sera exceptionnellement court, parce que, au vu de la conjoncture, et compte tenu de l’absence totale de réaction du ministère des PME à nos propositions pour améliorer les conditions de fonctionnement du marché de la transmission d’entreprises, je n’ai plus grand-chose à dire, et pas grand-chose à vous faire espérer avant que le ciel ne nous tombe sur la tête !… 

Certes il y a eu les élections régionales, certes il y a la dynamique (et la dynamite..) explosive du statut de l’auto-entrepreneur, mais cela ne justifie pas la surdité du monde politique à l’appel que nous avons lancé dans notre précédent numéro, appel qui faisait suite à la remise du prix de l’Economie PME par Monsieur Novelli au professeur Bouchikhi. A cette double occasion, nous avions détaillé des pistes réalistes pour augmenter sensiblement le nombre de transmissions de PME à titre onéreux, nombre qui au mieux stagne depuis plusieurs années contrairement à toutes les prévisions « papy-boomistes » et fantaisistes.

Ces pistes partaient du constat partagé par tous les observateurs que le rapprochement d’un acquéreur et d’un cédant d’entreprise est beaucoup trop risqué dans le cadre des pratiques de négociation et des outils juridiques actuels. Il préconisait la « certification de l’offre et de la demande » de telle façon que, sur la base d’un volontariat, des repreneurs se soumettant à une formation et à une évaluation objective de leur projet, puissent contracter, en toute transparence, avec des cédants ayant, de leur côté, accepter une évaluation et un audit indépendants de leur entreprise. En contrepartie de quoi chaque partie prenante pourrait devenir assurable sur les risques inhérents à l’opération. Nous avions même rajouté un « bonus emploi » pour redynamiser l’atonie ambiante. 

Ces idées que nous défendons dans notre magazine depuis très longtemps sont sans doute trop simples pour être entendues, et pas assez coûteuses pour être retenues (en fait elles ne coûteraient rien à l’Etat, contrairement à toutes les mesures fiscales déjà prises et qui n’ont eu aucun impact visible). Faut-il lancer une pétition, pour faire entendre la raison et le bon sens ? A vous d’en apprécier l’opportunité. De mon côté, je me tiens à la disposition de toutes les bonnes volontés pour éclairer et favoriser la prise de décision politique
Merci de votre écoute et de vos réactions