Eric Zglinicki

4 décembre 2007

Isabelle Marie

""Le PCE (prêt à la création d’entreprise) intéresse-t-il les repreneurs ?
En 2007, 15 % des 25 000 PCE accordés concerne des reprises. Ce prêt est destiné aux investissements immatériels, ces dépenses qui sont difficiles à financer par des prêts bancaires classiques. En matière de transmission, je pense notamment au financement des droits.
Il n’existe pas de seuil de programme. Mais du fait du montant du PCE, de 2 000 à 7 000, il concerne essentiellement les petites opérations. L’objectif d’Oséo, sur ce produit, est de donner un coup de pouce.
Le repreneur doit également connaître le contrat développement transmission peut aller jusqu’à 240 000 euros. Ces prêts représentent, en règle générale, 40 % des financements mis en place pour une opération. Ici, la région s’engage à nos côtés et a donc également un pouvoir de décision. La région analyse le dossier par rapport à ses propres priorités économiques, par exemple les transmissions d’entreprises industrielles. Pour notre part, nous apportons notre vision d’experts financiers.

Quels sont vos critères concernant la garantie de prêt ?
Chaque année, Oséo accompagne environ 4 000 transmissions d’entreprise en terme de garantie. Nous examinons l’expérience du repreneur, nous essayons de voir si son profil est en phase avec l’entreprise reprise. Nous regardons les comptes de la cible. Lorsque l’on a analysé la rentabilité de l’entreprise et le plan de financement, nous cherchons à savoir s’il y a une adéquation entre la capacité de remboursement de la cible et les financements nécessaires. Quant à la décision, nous nous trouvons en deuxième rideau : pour qu’il y ai garantie, il faut qu’il y ai prêt bancaire. Certes, nous ne donnons pas de délégation aux banques, mais nous avons un tel partenariat avec elles, qu’il n’y a pas de conflit pour les décisions sur les dossiers. Souvent la banque a besoin d’un deuxième regard. Dans des secteurs comme l’hôtellerie, par exemple, nous possédons une expertise technique reconnue. La banque va nous solliciter en amont et nous allons réfléchir avec elle au meilleur montage que l’on peut proposer au repreneur.
Nos partenariat avec les régions nous permettent, sur des dossiers plus difficiles, de majorer la quotité garantie, jusqu’à 70 %. Grâce à cette garantie complémentaire, des dossiers qui ne l’étaient pas vont alors devenir finançables. Les banques raisonnent en terme de plafond de risque unitaire et le fait d’augmenter la quotité garantie va faire que le dossier va rentrer dans des grilles de décision. Grâce à nous, un montage qui pouvait paraître difficile à un banquier va devenir possible. Il y a peu de rejets de la part d’Oséo sur les dossiers, mais nous pouvons discuter des modalités avec les banque et apporter des aménagements. Car notre objectif est que les opérations aboutissent.

En terme de financement, quels conseils pouvez-vous donner au repreneur ?
Le repreneur se doit d’être prudent et ambitieux. Si une reprise nécessite des progressions d’activité très importantes pour réussir, il ne s’agit pas d’un pari forcément raisonnable pour le repreneur. Mais il faut être ambitieux et savoir mettre les ressources où cela se révèle nécessaire. Il s’agit là de la vocation d’Oséo. Au départ, il ne faut pas minimiser les coûts. Souvent, dans le but de rassurer le banquier, le repreneur ou le créateur n’évoque que les besoins pour financer l’opération de reprise ou de création et ne parle pas des dépenses immatérielles. Il vaut mieux prévoir l’imprévu et l’intégrer dans le plan de financement. Il ne faut surtout pas sous-estimer les financements nécessaires car les rallonges, quelques mois plus tard, sont beaucoup plus difficile à obtenir.