A quelques semaines de la journée internationale des femmes le 8 mars, Oseo a présenté, mardi 13 février, une étude sur les femmes chefs d’entreprises. Combien sont-elles ? En 2005, 80 000 environ auraient créé ou repris (16 000 ) une entreprise. La majorité dirige un commerce (37,3%) ou une structure artisanale. Seules 16,6 % sont à la tête d’une PME de plus de 10 salariés et 14 % entre 20 et 50.
Face à cette sous-représentation féminine, l’explication classiquement avancée est la difficulté à gérer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. « Selon moi, c’est un faux problème », précise Marie-Christine Oghly, présidente de l’association Femmes Chefs d’Entreprises (FCE). Certes, si les femmes restent le pilier du foyer, ces questions d’emplois du temps ne les empêchent en aucun cas d’entreprendre si l’envie est là. Si elles se lancent dans une création ou une reprise, elles le font généralement après avoir élevés leurs enfants. »
L’étude OSEO démontre que les femmes ont pris leur fonction de patronne, plus souvent que les hommes dans un cadre familial (28 % des cas) suite à la reprise de l’entreprise des parents ou du conjoint et qu’elles sont plus nombreuses que les hommes à gérer avec leur conjoint (37 contre 19 %). Ainsi comme le précise Henri Savajol, directeur des études à OSEO, « cette forte implication des conjoints hommes amène à s’interroger sur le rôle réel d’une fraction des
femmes dirigeantes. On peut en effet supposer qu’un certain nombre exerce le rôle de dirigeant de l’entreprise de leur conjoint , lorsque celui-ci pour des raisons juridiques ou fiscales ne souhaite pas exercer ce rôle. »
Autre constat : l’envie de créer ou de reprendre chez les femmes ne résulte pas tant d’un goût d’entreprendre mais davantage pour elles de « créer leur emploi ».
Enfin, il apparaît que les femmes entrepreneurs se déclarent plus souvent stressées et fatiguées que les hommes. Sans être totalement une surprise, cette étude démontre clairement que les différences entre dirigeants et dirigeantes sont réelles. La parité dans ce domaine reste encore un vain mot !