En ce début d'année, le repreneur doit être prêt à agir

19 janvier 2010

Isabelle Marie

Il serait illusoire de penser que 2010 va marquer le début d’une franche et réelle reprise économique. L’économie mondiale est loin d’être stabilisée, la rigueur va inévitablement et mécaniquement succéder aux différents et onéreux plans de relance, la croissance pourrait ne pas dépasser 1,5 point et la hausse du chômage ne devrait pas marquer le pas. Toutefois, peu de secteurs apparaissent véritablement sinistrés et à l’immobilisme qui a régné l’an passé pourrait succéder une phase d’action, du moins dans le domaine de la transmission et reprise d’entreprise.
Dans cet environnement macroéconomique certes moins sombre qu’en 2009 mais encore guère réjouissant, quelle peut être l’attitude du repreneur personne physique ?
Sa réflexion doit se nourrir de différents éléments factuels. Il est indéniable que le prix des PME a accusé une diminution sensible l’an passé, l’augmentation du risque allant de pair avec une baisse des multiples. Dans une situation quelque peu apaisée, il apparaît fort probable que les valorisations repartent à la hausse. Si ce mouvement ne se produira sans doute pas du jour au lendemain, le repreneur ne pourra néanmoins pas se montrer trop attentiste.
Autre élément à prendre en considération : le nombre d’affaires qui va arriver sur le marché. Après une prudente mise en sommeil durant l’année 2009, de nombreux dossiers vont être réouverts, en particulier ceux des cédants qui vendent par nécessité et qui ne peuvent guère plus attendre. Des opportunités seront à saisir, en tout cas pour ceux qui se sont décidés à repasser à l’action suffisamment rapidement.
Il faut aussi savoir que les repreneurs personne physique vont très probablement devoir affronter la vive concurrence des groupes en quête de croissance externe. Après une année de disette volontaire, ils auront faim. Mais, s’il est vrai que ces derniers peuvent souvent payer plus cher une même cible qu’un repreneur personne physique, ils n’ont pas toujours la préférence des cédants.
Enfin, le porteur de projet doit bien avoir conscience, qu’après avoir atteint des plus bas historiques, les taux ne peuvent que remonter d’ici la fin de l’année. L’argent est bon marché aujourd’hui, qu’en sera-t-il à l’automne prochain ?
Pour ces différentes raisons, et plus que jamais, le repreneur doit se montrer attentif à son environnement et prêt à réagir. Il n’est plus temps d’attendre. De bonnes opérations seront certainement plus faciles à réaliser dans les mois à venir qu’en fin d’année.