Renaud Dutreil entend rester un Ministre des PME dans l’action jusqu’à la fin de la mandature tout en songeant à l’avenir. Il multiplie les interventions : l’opération Bourses PME (voir brève), le 7 mars, rassemblement des 1 000 entreprises labellisées "gazelles !" au musée du quai Branly, le 8 mars, inauguration à la Sorbonne de la première maison de la création dans une université, un chantier sur l’urbanisme commercial est en cours dont un rapport final sera présenté mi-mars, etc.
Un activisme qui ne l’empêche pas de cogiter sur l’après… Estimant que les propositions en matière d’entreprise de Ségolène Royal sont "improvisées" et que François Bayrou « enfonce des portes ouvertes », Renaud Dutreil dresse les priorités du prochain gouvernement dans ce domaine : mise en place d’"un super plan gazelles". Aujourd’hui, nous avons 5 000 PME de plus de 250 personnes. L’objectif est de doubler ce chiffre. Avec 10 000 entreprises moyennes adaptées à la nouvelle demande mondiale, "ce sont tous les problèmes de la France qui seraient réglés, affirme-t-il sûr de lui. D’ailleurs, c’est curieux et dommage que cet enjeu ne soit pas au cœur du débat présidentiel."
Comment y parvenir ? En créant un grand ministère de la stratégie économique ou des entrepreneurs -le nom n’est pas encore défini- regroupant à la fois la recherche, les PME, le commerce extérieur…), pour reconstruire en France un appareil de production compétitif. "Pendant 5 ans, j’ai été un ministre en mission. C’est de cette manière qu’il faudrait piloter ce grand navire amiral."
En clair : Renaud Dureil, renforcé par son bilan depuis 2002, s’imagine à la tête de ce "super ministère" dont l’idée a germé suite aux "nombreuses discussions" qu’il a eues avec Nicolas Sarkozy. Lors de ces échanges, le candidat UMP lui en a t-il promis le portefeuille ? Il n’y a qu’un pas… Toujours est-il que Renaud Dutreil, en quête d’un destin politique, rêve déjà à ce poste de "super ministre" !