Délais de paiement : la France à la traîne…

20 juillet 2020

Isabelle Marie

Les délais de paiement constituent un enjeu majeur pour les dirigeants de PME, en particulier pour les repreneurs qui se doivent d’avoir une gestion au cordeau pendant la période de remboursement de leur dette d’acquisition. Un certain nombre de factures payées très en retard peut avoir des conséquences graves, voire fatales, sur la bonne marche de l’entreprise.

Depuis quelques années, la situation générale en France, sur ce plan, est en dents de scie. Mais qu’en est-il en termes de comparaison internationale ? Euler Hermes a mené une étude sur l’évolution des délais de paiement moyen dans le monde (DSO – Days Sales Outstanding). Le leader mondial de l’assurance-crédit assure que ce DSO s’est contracté de 1 jour en 2018 au plan mondial pour atteindre une moyenne de 65 jours, tous secteurs confondus. Il devrait poursuivre sur la même tendance en 2019 pour atteindre 64 jours.

Des entreprises moins strictes

Le moins que l’on puisse dire est la France n’est pas très bien classée au niveau mondial. Avec un DSO qui s’est rallongé de 2 jours en 2018, il atteint aujourd’hui 73 jours, soit 9 jours de plus que la moyenne mondiale. Dans le classement comptant une quarantaine de pays, la France se place parmi les 10 derniers. La lanterne rouge est la Chine avec un DSO de 92 jours. Dans ce pays, une entreprise sur 4 est payée avec un retard de 4 mois ! Parmi les mauvais payeurs, se retrouvent différents pays du bassin méditerranéen comme la Grèce (90 jours), l’Italie (86 jours), le Maroc (84 jours) et l’Espagne (78 jours).

« La conjoncture française a été porteuse en 2017, avec une croissance économique dépassant les 2 %. Les entreprises ont été moins strictes sur les délais de paiement accordés à leurs clients et n’ont pas anticipé le ralentissement connu en 2018. Le DSO s’est, en conséquence, rallongé, ce qui est maintenant problématique : avec une demande qui croît lentement, des marges contraintes et un endettement croissant, il s’agit d’un facteur de plus pesant sur la trésorerie des entreprises françaises », estime Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.