Du marketing industriel aux métiers du bois, il n’y a qu’un pas, mais quel pas ! Denis Gratecap l’a franchi en août 2004 en rachetant l’entreprise de charpente menuiserie Daligault, dans l’Eure. « Je n’y connaissais rien. J’ai appris sur le tas. Entre le vocabulaire, la technique, la pression commerciale des chantiers et la gestion des hommes, j’ai beaucoup souffert la première année. J’ai maigri de 6 kilo », se remémore-t-il. Difficile, en effet, d’absorber une hausse d’activité de 30 % quand l’organisation n’est pas calibrée pour. D’autant que côté management, le repreneur a dû se livrer à un exercice de grand écart.
> Une première année délicate
Du temps où il dirigeait le site Philips de Louviers, il avait 200 cadres environ sous sa responsabilité. Tandis que les ouvriers employés par Daligault étaient de simples exécutants. « Sur les quatre salariés présents au départ, trois sont partis car ils n’étaient pas habitués à ce qu’on leur demande leur avis et qu’on les responsabilise », explique Denis, 50 ans, ingénieur électronicien de formation. Ceux qui ont été embauchés depuis se sont fondus dans le moule. Si bien que le dirigeant a racheté une deuxième entreprise en mai 2008, spécialisée dans d’autres corps de métier afin d’élargir son offre. Charpente traditionnelle, menuiserie intérieure et extérieure, couverture, zinguerie, travaux d’isolation, plomberie, chauffage… la SARL Gratecap, née de la fusion des deux structures, dispose aujourd’hui de toutes les compétences pour intervenir sur des chantiers de construction neuve ou de rénovation. « Nous réalisons également des maisons et des extensions en ossature bois, système poteau poutre ou murs porteurs », indique Denis. Une prestation qui représente ¾ du chiffre d’affaires, lequel avoisinait 710 000 euros HT en 2009.
> Une formation aux économies d’énergie
Sensible aux problèmes d’environnement, le repreneur a également jugé bon de suivre la formation Feebat (formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment).
« Ainsi, nous sommes en mesure de proposer aux clients une étude des performances énergétiques de leur habitation et de leur conseiller les solutions de rénovation les plus efficaces pour diminuer leurs dépenses de chauffage », argumente-t-il. Un atout indéniable en terme commercial car grâce à Internet, les clients sont de mieux en mieux informés. « Ils posent beaucoup de questions. Mais nos réponses et nos conseils leur prouvent qu’on connaît bien notre métier », assure Denis.
> Des outils de communication adaptés
Pour mettre en exergue cette polyvalence, il a même créé la marque “Artisans Bâtisseurs Normands”. Un outil de communication qui vient compléter la certification Qualibat détenue par l’entreprise en charpente et couverture ainsi que le label Eco Artisan® qui atteste de sa capacité à proposer une évaluation thermique du logement, apporter un conseil global en rénovation énergétique, réaliser les travaux et en contrôler la qualité. Prochaine étape : les panneaux et chauffe-eau solaires. « Nous envisageons de proposer à nos clients dans un avenir proche des réalisations BBC (Bâtiment Basse Consommation) », explique le dirigeant. Reste à former les gars et déployer une stratégie commerciale adaptée.