Après une enquête au niveau mondial, menée en février et mars 2014, sur les entreprises familiales, PwC livre une donnée déconcertante : seules 12 % des entreprises familiales sont dirigées par la troisième génération. « Alors que les baby-boomers s’apprêtent à passer le relais à la génération Y, le risque que la transmission tourne mal devient plus grand que jamais », notent les auteurs de l’étude de PwC. Ces derniers relèvent que trois causes principales permettent d’expliquer ce grippage des transmissions familiales : des visions business différentes, un manque de confiance des aînés ainsi qu’un déficit de communication.
Il apparaît que le manque de communication entre les générations d’une même famille peut entraîner de réelles difficultés au sein de l’entreprise. « La génération précédente à tendance à surestimer la manière avec laquelle elle a su diriger l’entreprise et à sous-estimer l’aptitude de ses enfants à en faire autant, déplorant par exemple leur manque d’investissement », souligne l’enquête du premier cabinet mondial d’audit et de conseil. Celle-ci montre notamment que 64 % des membres de la génération suivante considèrent que la génération actuellement en poste aura du mal à céder les rênes. De son côté, la jeune génération déplore que leurs parents soient si peu réceptifs aux idées neuves.
Transmission : s'y préparer 5 à 7 ans en amont
« L’organisation de la transmission et de la succession est un enjeu considérable. Les entreprises qui gèrent bien leur succession sont celles qui s’y préparent plusieurs années à l’avance, idéalement 5 à 7 ans, et qui savent mener des « entretiens de bon sens » concernant les postes, les responsabilités et le calendrier d’ensemble », estime François Antarieu, associé PwC, spécialiste des entreprises familiales.
Par ailleurs, l’étude montre que la nouvelle génération prône globalement une politique de changement, ce qui se concrétise par des stratégies d’acquisition ou de fusion, des lancements de nouveaux produits ou des changements d’ordre organisationnels. François Antarieu précise que « les jeunes générations souhaitent introduire des process plus rigoureux, en particulier dans des domaines tels que la gestion financière et l’élaboration du budget. Ils entendent aussi clarifier les rôles et responsabilité de chacun et mieux les définir. Ils ont enfin l’intention d’actualiser les systèmes d’information et la technologie pour profiter des opportunités offertes par le numérique ».