La période estivale, synonyme de vacances, est propice à la réflexion, qu’elle se fasse sur un transat au bord de l’eau, lors d’une randonnée en montagne ou sous un tilleul à la campagne. La réflexion sur soi, l’introspection, l’autodiagnostic, bref la mise en application du « connais-toi toi-même » de Socrate constitue un élément clé dans le processus de reprise. Trop nombreux sont les exemples de repreneurs qui, ayant négligé cette étape, se sont retrouvés, quelques mois ou quelques années plus tard, dans une situation d’échec.
La question de la motivation n’est sans doute pas la plus décisive, car il serait surprenant qu’un repreneur potentiel peu ou pas motivé se lance dans l’aventure. Les attentes du porteur de projets quant à la reprise d’une PME méritent à l’inverse une réflexion approfondie. A ce niveau, le repreneur doit se poser différentes questions comme celle du quotidien d’un patron de petite entreprise qui n’est pas forcément tous les jours exaltant, notamment pour le cadre supérieur d’un groupe qui pouvait avoir une direction sous ses ordres et de multiples services support à ses côtés. Il vaut mieux anticiper cet élément.
Il s’agit sans doute d’un lieu commun, mais le repreneur doit passer au crible ses forces et faiblesses, surtout ces dernières. Une analyse lucide et intelligente de ses compétences fera qu’il se tournera vers tel secteur plutôt qu’un autre ou entreprendra une formation spécifique. Là encore, les exemples sont trop nombreux d’enthousiastes repreneurs qui ont racheté dans un domaine qu’il leur était étranger et qui ont du mettre la clé sous la porte au pire ou revendre au mieux. Pourquoi ? Leur méconnaissance du secteur a fait qu’ils n’ont pu gagner la confiance des clients ou des salariés, voire des deux. Apprendre à connaître un secteur en même temps qu’apprendre le métier de patron constitue, il est vrai, une tâche bien ardue.
Au chapitre des attentes, le futur chef d’entreprise devra également procéder à une analyse objective, et sur le long terme, de ses besoins en termes de revenu. Dans les premières années, période lors de laquelle l’entreprise devra supporter le remboursement d’une dette d’acquisition par définition stérile, il ne pourra généralement que moins bien se rémunérer que lors de ses précédentes fonctions, à titre d’exemple, de cadre dirigeant. Les vacances au ski pour toute la famille dans une station huppée seront peut-être terminées pour un temps.
Enfin, la règle du « connais-toi toi-même » doit impérativement se décliner sur le mode familial. Le consensus familial est, en effet, indéniablement un gage de succès de la reprise. Supporter la déprime d’un des membres de la famille en plus de la tension du métier de chef d’entreprise peut se révéler particulièrement difficile.
Ce questionnement sur soi, s’il n’est pas pris à la légère, débouchera probablement sur une série de décisions concrètes : choix ou non d’un départ dans une autre région en fonction de la famille, reprise d’une plus ou moins importante structure en fonction de ses attentes et de ses compétences, recherche d’un associé pour mener à bien le projet, etc.