Comment rendre la cible reprise championne à l’export

13 février 2008

Isabelle Marie

Dans son troisième rapport annuel sur l’évolution des PME, OSEO analyse les facteurs de réussite des entreprises qui se développent sur la scène internationale et dresse le portrait de la « PME idéale » à l’export. Pour s’imposer dans la mondialisation, une PME doit combiner un niveau technologique élevé et un dirigeant ouvert personnellement sur l’étranger, membre de réseaux et ayant mis en place un service spécifique à l’international qui utilise toutes les possibilités des nouvelles technologies. L’étude révèle que contre toute attente la localisation géographique, la taille ou encore l’âge de l’entreprise n’entrent pas en ligne de compte, mais que la volonté du capitaine est le facteur le plus déterminant. Des enseignements à méditer pour le repreneur, futur chef d’entreprise.
Le rapport se penche sur cette question car, aujourd’hui, seulement 4% des PME françaises sont exportatrices. Un chiffre faible en comparaison avec nos voisins européens. A titre d’exemple, l’Allemagne dénombre trois fois plus d’exportateurs au sein de ses PME, avec un taux de 11%. En France, en 2006, environ 84 500 entreprises de moins de 250 salariés, sur les 2,65 millions que compte le pays, ont exporté pour un montant de 149,6 milliards d’euros. La part des PME dans le montant total des exportations stagne et continue de se trouver autour de 40 %. Elles ont également un nombre limité de partenaires : la moitié des PME exportatrices ne vend que dans un seul pays étranger.
Parmi les freins au développement, notons la vision nationale, voire locale des dirigeants de PME. Plus de la moitié d’entre eux n’a jamais envisagé une internationalisation de leur activité. Autre élément : les PME françaises accusent un retard conséquent en matière d’utilisation des nouvelles technologies. Enfin, alors que certains dirigeants pointent du doigt le manque de qualification de leurs employés comme obstacle, l’étude révèle qu’il n’y aucune corrélation entre le niveau de qualification moyen des salariés et la présence d’une PME sur les marchés mondiaux. En revanche, logiquement, la pratique des langues étrangères est un élément déterminant.
Le rapport 2007 d’OSEO assure, par ailleurs, que les PME nationales disposent de leviers très concrets pour améliorer leur compétitivité et liste leurs atouts pour réussir dans un contexte de mondialisation. En premier lieu, leur dimension réduite leur permet une réactivité et une adaptabilité des modes opératoires à tous les niveaux. Deuxièmement, grâce à une stratégie très souple, l’organisation de l’entreprise peut suivre les fluctuations des marchés mondiaux. Enfin, grâce à leur proximité avec les clients et à la meilleure connaissance de leurs besoins, nos PME disposent d’une capacité à innover plus importante.