Claude Ravon

18 janvier 2010

Isabelle Marie

""Hamid Bouchikhi, professeur à l’Essec, propose différentes réformes de la transmission. Il suggère notamment la certification des intermédiaires. Est-ce, selon vous, une piste intéressante ?
Incontestablement, Hamid Bouchikhi ouvre des voies intéressantes, mais il y aura des difficultés. Il faut maintenant imaginer comment faire pratiquement les choses et voir s’il y a du sens. L’une de ses propositions concerne l’évaluation des intermédiaires. Cela me paraît vraiment être une bonne idée. Il est vrai que dans les professions réglementées comme les experts-comptables, les avocats ou les notaires, il existe une déontologie, un ordre, etc. A l’inverse, sur le marché des intermédiaires, nous sommes amenés à côtoyer le pire comme le meilleur. Je ne suis pas tant pour de la réglementation que pour une régulation. Car il ne faut pas mettre des lois partout. Je verrai bien une norme ISO.

Concernant la GAP, il propose une mutualisation des risques. Qu’en pensez-vous ?
La proposition sur la mutualisation des risques est pertinente. Aujourd’hui au niveau des assurances garantie d’actif et de passif (GAP), il n’existe pratiquement rien. Les assurances auxquelles on peut souscrire comportent beaucoup d’exclusions, ce qui élimine tout intérêt. Il y a là une autre piste qui pourrait être explorée avec les assureurs. Tout aléa s’assure. En France, sur la garantie de la responsabilité des mandataires sociaux, il y a beaucoup d’exclusions. À ce niveau également, Hamid Bouchikhi a tracé des voies à partir d’un constat théorique qui est intéressant.

Hamid Bouchikhi plaide également pour un système de certification des cédants et des repreneurs afin qu’il y ait moins de défiance entre eux. Quel est votre avis ?
Dans les relations cédants / repreneurs, je constate qu’il y a davantage de prudence que de méfiance. Nous, les avocats, sommes là pour réduire le risque avec des instruments imparfaits que sont les protocoles et les garanties d’actif et de passif. Hamid Bouchikhi a raison de dire que nous nous bordons de tous les côtés. Il est vrai que sur le plan psychologique ce n’est pas très favorable à une relation sereine entre vendeur et acheteur. Mais pour l’instant, nous n’avons rien trouvé de mieux. Peut-être qu’avec des systèmes d’assurance et de certification, nous pourrions avoir des instruments juridiques moins contraignants et moins rebutants.