Selon l’indice Argos, une référence en la matière, le niveau de valorisation des PME non cotées de la zone euro a atteint un record sur le troisième trimestre de cette année. Toutefois, le marché recule en volume.
L’indice Argos Index mid-market s’est établi sur le 3e trimestre de cette année à 10,1 x l’Ebitda, à savoir son record historique depuis sa création en 2004. Rappelons que cet indice mesure l’évolution des valorisations des PME non cotées de la zone euro ayant fait l’objet d’une prise de participation majoritaire au cours des six derniers mois.
Comme l’expliquent les analystes d’Epsilon Research, qui réalisent cet indice, le niveau historiquement élevé de Argos Index mid-market masque, toutefois, une situation contrastée. Il y a, d’une part, la différence notable entre les multiples payés par les acquéreurs corporates (en d’autres termes, les entreprises) qui progressent sur ce troisième trimestre à 11 fois l’Ebitda et les prix payés par les fonds de capital transmission qui, pour leur part, demeurent stables à 9,6 fois l’Ebitda. Les prix payés par les fonds demeurent à un niveau élevé notamment du fait des montants toujours records du dry powder.
Différence entre cotées et non cotées
D’autre part, il existe une différence importante entre le prix payé pour les sociétés non cotées, acquis par les entreprises, 11 fois l’Ebitda, et les multiples payés pour les sociétés cotées, à savoir 8,4 fois l’Ebitda. La différence est de l’ordre de 30 % et se confirme dans la durée, ce qui est inédit.
Par ailleurs, les concepteurs de cet indice notent que les entreprises ont réduit leurs opérations de cession de filiales depuis 2018 avec même une accélération de cette tendance au cours du troisième trimestre de cette année. Ce type de cession ne représente plus que 30 % des opérations en non coté, ce qui explique en partie la baisse des volumes sur un marché qui demeure pourtant vendeur. Ce taux était en moyenne de 50 % sur la période 2014 – 1er semestre 2019. En revanche, la part des sorties des fonds de capital-transmission est restée stable sur les dernières années. Elles représentent environ 20 % des opérations.
Des entreprises plus attentistes
Notons que sur un marché toujours très concurrentiel, les prix payés se maintiennent à un niveau élevé en dépit du retournement du cycle jusqu’à présent haussier du marché mondial des fusions-acquisitions.
Sur ce troisième trimestre, l’activité fusions-acquisitions mid market de la zone euro a baissé de 26 % en volume et de 34 % en valeur par rapport au second trimestre avec moins de 200 opérations annoncées. Sur les trois premiers trimestres de l’année, la baisse atteint 16 % en volume et 32 % en valeur« Le climat prolongé d’incertitude économique, politique et géopolitique a entravé la confiance des investisseurs, la croissance économique et l’activité M&A en Europe, bien que le contexte financier reste très favorable », assurent les auteurs de l’étude. Ce climat dégradé pousse les entreprises à se montrer plus attentistes.