Carine Gendreau

17 juin 2009

Isabelle Marie

""Depuis le début de la crise, constatez-vous une diminution du nombre d’opérations de transmission ?
Il y a eu un ralentissement depuis l’automne 2008 sur nos missions de transmission qui s’explique par un double phénomène. D’une part, les repreneurs se disent qu’ils ne vont pas se baser que sur des multiples de chiffres futurs, car ils anticipent une baisse, et donc ils ne veulent pas surpayer une cible et connaître des difficultés pour rembourser par la suite leur dette senior. D’autre part, les cédants ne sont pas encore réellement prêts à baisser le prix de cession.

Le repreneur peut-il s’attendre à une vraie baisse des valorisations dans les mois à venir ?
Je pense qu’il peut y avoir une baisse en fonction de l’actif. Mais il y a encore des entreprises qui progressent, pour lesquelles les multiples vont pouvoir s’appliquer. Pour les entreprises qui pâtissent de la crise et dont les chiffres sont en baisse, il devrait y avoir une incidence mathématique sur les primes de risque donc les ratios devront être différents. Même si cédant et repreneur parviennent à se mettre d’accord sur un prix survalorisé, ce sont les investisseurs, banquiers ou capitaux risqueurs, qui ne suivront pas. Il vaut mieux se mettre d’accord sur un prix le plus en amont possible afin d’éviter que cet élément ne bloque l’opération trop tardivement. On peut trouver des solutions telles que le complément de prix.

Les repreneurs peuvent-ils toujours trouver de l’argent auprès des banques ?
Si un bon prix a été trouvé et que le repreneur peut rassurer le banquier, car il sait qu’il y a un développement possible de l’activité, il n’y aura pas de difficulté pour trouver des fonds. Certes, les banques se montrent plus vigilantes qu’auparavant, mais elles continuent à financer.