Une étude du cabinet Ordimega passe au crible les entreprises crées de puis 1998 et suit leur évolution durant 7 ans, jusqu’en 2005. Si le travail porte sur les créations, les repreneurs peuvent tout de même tirer certains enseignements de l’analyse des quelque 8 millions de bilans étudiés. L’une des principales conclusions concerne la difficulté pour les jeunes entreprises françaises de briser le fameux « plafond de verre ». « On observe une forme de pré-détermination : 78 % des entreprises de la génération 1998 restent « piégées » dans leur tranche de taille d’origine que ce soit en terme de chiffre d’affaires ou d’emplois », constatent les auteurs de l’étude. Les chiffres sont parlants : 6,4 % des entreprises créées en 1998 avaient plus de 10 salariés ; seulement 11,2 % de ces sociétés de la génération 1998 ont franchi ce cap 7 ans plus tard, en 2005.
Plusieurs verrous bloquant la croissance des entreprises ont été identifiés : un marché étroit, une psychologie frileuse de l’entrepreneur (prudent, modeste, dilettante…), des seuils à franchir (export, technologies, certification et labellisations), des prestations de proximité non stockables ou transportables ou encore un espace difficilement reconfigurable. Certaines clés à même de débloquer ces verrous sont avancées comme développer des avantages distinctifs, élargir la chalandise en attirant le client distant, élargir le champ des opportunités, diversifier le marché et l’offre, etc. Des solutions, certes pas révolutionnaires, mais qui, pourtant, ne sont pas assez appliquées par les chefs d’entreprises.