Les juges, les enseignants, les banlieues… et les patrons de PME. Petit à petit le candidat de l’UDF joue une partition de plus en plus écoutée. Face à des dirigeants soi-disant acquis à Nicolas Sarkozy, la donne a quelque peu changé.
Démonstration faite lorsqu’il s’est rendu à la CGPME, le 15 mars. « Je souhaite que la France devienne un pays qui soutient et protège les PME. » Avec un discours rassurant, des mesures claires et concrètes, les chefs d’entreprises se montrent séduits par celui qui prône la « social-économie ».
Devant environ 200 patrons, il a redit tout le bien qu’il pensait d’un Small business act à la française, « sujet clé », selon lui qui comprend un volet simplification, protection des entreprises aux marchés publics de moins de 50 000 euros. Ce plan offre également à toute entreprise la possibilité de création de deux emplois sans charges, mesure plafonnée à 5 000 euros de salaire net pour éviter les « effets d’aubaines ». « Si on veut de grands arbres, il faut protéger les jeunes pousses », note François Bayrou.
Sur le CNE, François Bayrou a voulu rassurer en clarifiant sa position. « Je n’ai jamais dit que j’allais le supprimer », alors qu’il s’était opposé au moment de son vote à l’Assemblée Nationale. « La loi a prévu une évaluation au bout de deux ans. Attendons de voir. Pour autant, je n’ai jamais été emballé par l’idée qu’on puisse licencier quelqu’un sans lui dire pourquoi. »
En revanche, le fait que l’UDF propose de réduire les allégements de cotisations patronales de 9 milliards en trois ans, en les concentrant sur les PME et en les plafonnant à 1,3 smic au lieu de 1,6 actuellement suscite des craintes à la CGPME. « Nous sommes très circonspects. Les dégâts en matière d’emploi risquent d’être importants. Nous souhaiterions au contraire réfléchir à une franchise de charges sur les 200 premiers euros de tous les salaires. »
Les idées les plus révolutionnaires sont les plus simples, affirme-t-il. « Vous avez récupéré quelques suffrages », a reconnu Jean-François Roubaud au terme de cette visite. Les patrons applaudissent et attendent le grand soir…