Baromètre Euler Hermes : 90 % des entreprises vont améliorer leur trésorerie en 2015

16 juin 2015

Isabelle Marie

Les économistes de l’assureur-crédit Euler Hermes se montrent assez optimistes. Ils anticipent une hausse de la croissance française de 1,2 % pour l’année en cours et de 1,5 % pour 2016. Selon ces derniers, c’est bien le rebond de la consommation des ménages qui en sera le principal moteur. Ce qui devrait soutenir la croissance du chiffre d’affaires des entreprises : Euler Hermes l’estime à 2,5 % dans l’industrie en 2015.

Les entreprises devraient profiter de la baisse du prix du baril, du CICE et du rebond de l’activité pour reconstituer leurs marges. Selon Euler Hermes, le taux de marge des entreprises non-financières devrait atteindre 31,5 % en 2015, celui-ci restant toutefois en dessous de son pic à 33,5 % atteint en 2007.

« Après un deuxième semestre 2014 inquiétant pour l’investissement des entreprises (0 %), celui-ci augmenterait de 1 % cette année pour accélérer à 2,6 % en 2016, analyse Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes. Dans un environnement de financement porteur, l’amélioration des chiffres d’affaires et des marges donne ainsi le signe d’un retour de l’investissement. Celui-ci était plus qu’attendu puisque le déficit d’investissement gonflerait à 83 milliards d’euros cette année ». Notons que par « déficit d’investissement », Ludovic Subran entend l’écart entre le montant total des investissements par les entreprises dans l’économie à fin 2015 et le montant calculé sur la base d’une hypothèse de croissance trimestrielle de l’investissement de 1 %, similaire à sa tendance entre 2000 et 2007.

Concurrence accrue et absence de débouché

Selon le baromètre d’Euler Hermes, 46 % des dirigeants interrogés identifient la pression sur les prix comme le risque principal concernant leur marge. Le manque d’activité est le second risque identifié (pour 23 % des sondés). Une concurrence accrue (pour 33 % des sondés) et l’absence de débouchés (également pour 33 % des chefs d’entreprise interrogés) sont,  en 2015, les deux principales difficultés rencontrées par les entreprises en France. Avec 23 % des répondants, le niveau de marge est identifié comme étant la troisième difficulté.

Il apparaît par ailleurs que la visibilité des chefs d’entreprise s’est nettement dégradée. 76 % de ces derniers déclarent avoir moins de 6 mois de visibilité sur leur carnet de commande, contre 58 % lors du précédent baromètre réalisé en 2013.
Pour la grande majorité des entreprises interrogée, les fondamentaux financiers se sont améliorés. Ainsi, elles sont pas moins de 92 %, en 2015, à déclarer avoir pu stabiliser ou renforcer leur trésorerie, contre 75 % en 2013. Dans leur très grande majorité, les entreprises n’évoquent pas de problèmes de financement particulier. Deux tiers d’entre elles assurent connaître des délais de paiement « plutôt contenus ».

Les velléités d’investissement peuvent être considérées comme une anticipation d’un retournement de conjoncture. « En 2015, 8 entreprises sur 10 continueront d’investir. Les ETI seront même les plus audacieuses : elles investiront pour 93 % d’entre elles, contre 75 % pour les PME. Au final, 31 % des entreprises envisagent d’augmenter leurs efforts d’investissements par rapport à 2014 », souligne Frédéric Andrès, économiste France pour Euler Hermes.