Audit financier : les pièges à déjouer

8 mars 2006

Isabelle Marie

> Une méthodologie précise s’impose
Les pièges peuvent être nombreux pour le repreneur trop naïf. Ne rien laisser au hasard s’impose avant de signer le deal. Une méthodologie précise doit être suivie. Elle consiste, notamment, à obtenir auprès de l’ensemble des partenaires du cédant (banquier, clients et fournisseurs), les données permettant de s’assurer de l’exactitude et de la sincérité des informations transmises. Il s’agit, également, de connaître avec précision les conditions accordées à la personne à laquelle on va succéder, (de crédit, concernant d’éventuels rabais), afin de les conserver ou éventuellement d’en obtenir de plus avantageuses.

> Parole d’expert
Christian Hennequin, gérant de Formagest 200

"" “Je conseille fortement au repreneur de demander au cédant de s’adresser par courrier à l’ensemble des partenaires : auprès des banques, afin d’obtenir les soldes bancaires, les divers engagements (cautions, garanties), la liste des emprunts et autres crédits de toute nature ; auprès des principaux fournisseurs, afin de leur demander la liste des factures dues et leur calendrier de règlement ; et auprès des clients, appelés ainsi à confirmer les factures qui leur restent à régler. Face à un refus de communiquer ces données, inutile de persister, il faut passer son chemin. ”

> Attention au hors-bilan
Il est essentiel de vérifier les engagements hors-bilan, inscrits dans les annexes comptables, en particulier la liste des crédits-baux et des matériels adossés. Gare, notamment, à la cavalerie, qui consistera à faire financer par le repreneur, sous la forme du remboursement d’un crédit- bail, un bien que le cédant a déjà vendu. Les éventuelles cautions accordées par la banque au cédant figurent également au sein des engagements hors-bilan. Or il peut s’agir de garanties spécifiques à certains secteurs d’activité, et qui sont nécessaires à la poursuite de l’activité car exigées par les clients de l’entreprise ou par la réglementation…

> Parole d’expert
Pierre de Sury, directeur associé à FL Partners

"" Une attention particulière doit être apportée aux lignes de trésorerie qui ne sont pas confirmées, et qui, par définition, peuvent ne pas toujours être conservées. Si le maintien des autorisations de la banque du cédant constitue un enjeu, il faut aller rencontrer ce banquier avant de signer. Ce sera également l’occasion de vérifier quel regard l’établissement porte sur l’affaire. Si, par exemple, elle s’estime trop engagée, elle n’accordera pas de souplesse supplémentaire. Il faut regarder également si des “convenants”, (des conditions d’exigibilité anticipées), existent sur certains prêts. Si c’est le cas, cela signifie que les emprunts concernés ont été accordés sous réserve que l’entreprise respecte certains ratios.