André Marcon

14 mars 2007

Isabelle Marie

""> Quel bilan global faîtes-vous des actions du gouvernement en matière de transmission d’entreprise depuis 2002 ?
D’excellentes initiatives ont été prises. Les entreprises reprises seront plus solides car rachetées dans de meilleures conditions, et les cédants seront récompensés de leurs années de travail.
De 2002 à 2004, la création était davantage mise en avant et en 2005-2006, c’était le tour de la transmission d’être sur le devant de la scène. Ce qui signifie que les politiques défendent des thèmes forts pendant un certain temps, et puis ça change dans l’objectif d’intéresser le public. Toutefois, il est dommage d’assimiler la création et la reprise à des effets de mode alors qu’on est dans une réalité économique.

> Désormais, où se situent selon-vous les priorités ?
Aujourd’hui, tant en terme de création que de transmission/reprise les mesures fiscales et les outils de financement sont largement suffisants. En revanche, très peu de choses ont été réalisées pour l’accompagnement du repreneur. Nous avons plein d’initiatives de ce type là dans le cas des SRDE avec les régions. Ce sont des chantiers que nous engageons également avec le ministère des PME. Mais nous n’avons pas toujours la possibilité d’aller bien loin, faute de moyens financiers conséquents. Du coup nous réalisons ces opérations avec des bouts de ficelles alors que nous pourrions faire cela plus professionnellement et efficacement, sur tout le territoire avec une campagne nationale de communication. Les résultats seraient probants. Car aujourd’hui, je suis très surpris de constater sur le terrain que très peu de personnes sont au courant des mesures prises par le gouvernement.

> Voulez-vous dire que les actions menées ont manqué de lisibilité ?
Quand on s’attaque à un problème aussi global que la transmission, on s’en sort par des micro mesures qu’on empile les unes derrières les autres. Elles ne sont pas suffisantes pour apporter de la lisibilité à une action. Il aurait fallu un grand projet emblématique. Dans un drap de lit, on peut faire des mouchoirs, mais avec des mouchoirs on ne fait pas un drap de lit.