Alexandra Bouthelier

20 avril 2009

Isabelle Marie

""Quels sont les avantages pour un repreneur de racheter une enseigne du Commerce Associé ?
Le commerce associé regroupe des coopératives de commerçants. Ces entrepreneurs s’associent afin de mutualiser leurs moyens. Ils sont propriétaires de leurs entreprises. Avec 112 enseignes, dont Leclerc, Système U, Intermarché ou encore Intersport et Optic 2000, ces coopératives représentent 26 % du commerce de détail en France, soit 112 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il faut souligner que le système est très différent de celui de la franchise. Un repreneur qui va racheter un point de vente de l’une de ces enseignes ne va pas se retrouver isolé. A partir du moment où il va rejoindre un réseau, et parce que c’est aussi l’intérêt de la collectivité, tout va être mis en œuvre pour qu’il réussisse. 
Quant à l’évaluation de l’affaire, il va recevoir des conseils de la part de la coopérative en fonction de la marge de progression escomptée de l’entreprise, de son compte d’exploitation, etc. Les groupements ont bien conscience qu’un prix trop élevé peut fragiliser le point de vente et le mettre en péril. Mais bien sûr, c’est le cédant qui détermine le prix auquel il vend. Le repreneur ne va traiter qu’avec le cédant, mais il faut tout de même que le dossier soit validé par la coopérative. Tout ce qui est mis en place par le groupement, ou coopérative, comme les services d’achat, les actions de marketing, la politique de transmission sera effectué exclusivement au profit des entrepreneurs propriétaires des points de vente. Chacun reste maître de son destin. Il est également vrai que reprendre au sein d’une coopérative facilite les relations avec le banquier, pour l’obtention d’un prêt, car il s’agit d’un gage de stabilité et de sérieux.

Quelles sont les aides dispensées aux repreneurs par les coopératives ?
De plus en plus de réseaux mettent en place des systèmes de formation pour les repreneurs ainsi que de l’ingénierie financière afin d’accompagner ces derniers dans le montage de leur dossier. Certaines enseignes aident à la recherche effective du financement. D’autres proposent même une aide financière directe, car elles possèdent en interne une filiale qui peut faire des prêts ou se porter caution. Certains groupements peuvent faire du portage, c’est-à-dire qu’ils rachètent le point de vente et le confient en location-gérance au repreneur, généralement sur 7 ans maximum, afin que celui-ci ait le temps de dégager une capacité à emprunter afin de reprendre.

Qui sont les repreneurs qui rachètent dans le commerce associé et comment trouver des opportunités ?
Une petite moitié des repreneurs sont soit issus de la famille du cédant, soit déjà adhérents du groupement et souhaitent se développer. Dans environ 30 % des cas, il s’agit de salariés du groupement ou du point de vente à céder. Les autres repreneurs, soit un peu plus de 20 %, viennent de l’extérieur, notamment de la concurrence. Il est vrai que ces entreprises sont très demandées. Pour l’année en cours, nous devrions comptabiliser environ 1500 transmissions. Cela laisse de la place à bon nombre de nouveaux entrants. Chaque année, le nombre de reprises progresse de 3 à 4 %. Le phénomène va en s’amplifiant. Environ la moitié des cédants vendent, car ils partent en retraite. L’autre facteur de transmission est le fait que ces affaires tournent bien et donc intéressent beaucoup de monde. Ces entreprises sont très souvent abordées directement par des repreneurs potentiels, car il n’existe pas de bulletin d’opportunité spécifique.