A Planète PME, François Fillon ne répond pas aux attentes des patrons de la CGPME

17 juin 2009

Isabelle Marie

Jean-François Roubaud, patron de la CGPME, pourra se satisfaire de l’affluence qu’a connu le congrès de son organisation, il pourra se féliciter de la haute tenue de certains des débats qui ont eu lieu lors de Planète PME, il pourra se ravir de l’accueil réservé à François Fillon par les centaines de patrons qui l’ont écouté, mais peut-il s’estimer heureux quant au contenu du discours du Premier ministre. C’est un euphémisme de dire que ce dernier n’a pas répondu de façon concrète aux propositions de la CGPME.
Pour soutenir les PME confrontées aux difficultés inhérentes à la crise, Jean-François Roubaud a réclamé dans son discours de clôture de Planète PME différentes mesures. Citons la suppression immédiate de l’IFA pour les PME faisant des pertes, l’application d’un taux réduit d’IS à 18 % pour les résultats remontés aux fonds propres, l’extension de la mesure « zéro charge » en matière d’embauche aux entreprises de moins de 20 salariés ou encore la limitation du statut de l’auto-entrepreneur à une durée de deux ans. Une série de demandes que l’on peut qualifier de raisonnable, pas excessivement budgetivore et qui auraient un impact direct sur la trésorerie des PME.
Dans son discours en forme de réponse à la CGPME, François Fillon a semblé faire l’impasse sur ces propositions. Il n’a évoqué que la suppression de l’IFA non pas immédiate, comme le souhaitait Jean-François Roubaud, mais d’ici l’an prochain. Pour le reste, rien. En fait, le chef du gouvernement a longuement évoqué le dispositif ISF-PME pour annoncer qu’il ne veut pas qu’il soit étendu. Dans l’assistance, les patrons s’attendaient évidemment à une autre tonalité. Mais François Fillon a clairement expliqué que le plafond de ce dispositif, qui permet un apport de fonds aux PME, ne serait pas porté à 100 000 euros et qu’il ne serait pas élargi aux entreprises de taille intermédiaire, comme la réclamait le patron de la CGPME.
Les adhérents de la CGPME sont restés sur leur faim. En cette période difficile pour eux, et dont personne ne sait quand elle s’achèvera, ils pouvaient légitimement s’attendre à davantage de propositions de la part du gouvernement. Peut-être viendront-elles après le remaniement ministériel.