9 790 cessions de PME en 2011

14 décembre 2012

Isabelle Marie

Heureusement que la BPCE est là ! Palliant les carences de l’Insee ou d’autres organismes publics, le deuxième groupe bancaire du pays est la seule institution à fournir des statistiques détaillées et surtout exhaustives sur la cession et la transmission de PME en France. L’édition 2012 des Carnets de BPCE l’Observatoire révèle que le nombre de cessions de PME de plus de 10 salariés s’est établi à 9 790 en 2011, soit une légère baisse de 0,5 % par rapport à l’année précédente.

En additionnant à ce premier total les 1 850 cas de transmissions familiales et les 1 616 changements de dirigeants actionnaire, le total général des cessions et transmissions atteint 13 256, en progression de 2,5 % par rapport à 2010. Cette hausse s’explique par l’augmentation de 10 % des changements de dirigeant actionnaire et de 13 % des changements de dirigeant infra familial. Si l’on prend en compte l’ensemble des PME et ETI de plus de 10 salariés du pays, soit 207 690 unités en 2011, le taux de cession-transmission s’élève à 6,4 %.

L’un des enseignements de cette étude, dirigée par Alain Tourdjman, directeur des études économiques et de la prospective de BPCE, est que l’âge du dirigeant ne constitue une variable déterminante dans la décision de cession : les cessions avant les 55 ans du dirigeant demeurent majoritaires puisqu’elles représentent 54 % des opérations.

Les PME de 10 à 19 salariés représentent 40 % des cessions

Fort logiquement, eu égard à leur nombre (122 642 en 2011), les PME de 10 à 19 salariés représentent la catégorie comptant le plus grand nombre de cessions : 4 149, soit 40 % du total des PME et ETI. Mais, soulignons que le taux de cession (nombre de cessions et transmissions rapporté au nombre d’entreprises) n’est que de 4,4 % alors que ce même taux est de 7,8 % pour les PME de 20 à 49 salariés et de 10,3 % pour celles de 50 à 99 salariés. Par contre, en tenant compte que des cessions, et non plus des transmissions qu’elles soient dans un cadre familiale ou par changement d’actionnaire, ce sont les cessions des PME de 10 à 19 salariés qui ont le plus progressé en 2011 (+ 3,6 %) alors que les entreprises de 20 à 49 salariés et celles de 50 à 99 salariés ont connu un repli de 1,7 % du nombre de cession.

L’analyse sectorielle fait apparaître des disparités importantes. Les activités immobilières, le commerce de gros et de détail et les PME
industrielles connaissent un taux de cession élevé de 7 à 10 %, alors que leur taux de disparation (par mort naturelle ou par voie judiciaire) est compris entre 1,5 et 2,8 %. Les PME spécialisée dans l’information et la communication ont eu en 2001 un taux de cession de 9 %. Les entreprises des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, des services ainsi que celles de la santé et action sociale connaissent un taux de cession inférieur à 6 %. Enfin, ce taux ressort à 4 % pour le secteur du BTP.