Sur quels critères vous basez-vous pour accepter un dossier de financement de reprise de PME ?
Avant tout, nous nous déterminons sur les résultats récurrents de l’entreprise. Nous allons évaluer la capacité de l’entreprise à rembourser une dette, en partant du principe que si l’acheteur fait aussi bien que le vendeur, c’est déjà bien. Nous rajoutons les apports nécessaires et, éventuellement, les dividendes exceptionnels si l’entreprise a de la trésorerie récurrente. Il faut également inclure les investissements indispensables au bon fonctionnement de la cible et l’analyse du fonds de roulement notamment l’impact de la loi LME (réduction des délais de paiement inter entreprise).
Quel est l’élément qui prime, à vos yeux, dans un dossier ?
Pour IDF Capital l’élément important dans un bon dossier est le profil du repreneur. Les entreprises qui ont bien traversé la crise sont celles dont les dirigeants connaissent très bien leur écosystème, qui ont donc eu les bons réflexes et ont pu ainsi s’appuyer sur leurs fournisseurs et leurs clients du fait de leurs bonnes relations. Un repreneur qui connaît mal le secteur d’activité va mettre plus de temps à bien maîtriser la situation. Le montage financier est le deuxième élément clé incluant le montant de l’apport.
A quel niveau se situent vos interventions ?
Généralement, nous devenons actionnaires à 15 ou 20 %. Nous ne dépasserons jamais 40 %. Nous n’avons pas la contrainte d’une sortie à date fixe. Nos investissements vont de 100 000 à 1 million d’euros. Nous suivons régulièrement le repreneur et sommes à sa disposition pour toute réflexion stratégique particulière. Nous apportons notre analyse complémentaire et nous ne cachons vraiment rien au repreneur quant à notre sentiment sur le dossier.
A quel moment le repreneur doit-il venir vous voir ?
Nous conseillons au repreneur de venir nous voir le plus en amont possible, afin de réfléchir à un montage optimum avant qu’il n’envoie la lettre d’intention. De plus, nous avons l’habitude des montages bancaires, donc nous savons si le dossier passe ou non . Compte tenu de la conjoncture, les compléments de prix ou « earn out » sont plus fréquents. Mais parfois, il faut aussi savoir y renoncer.